Sous ce titre inédit de Catwoman Eternal, ce premier tome s’avère en fait être purement et simplement le sixième de Catwoman ! Urban Comics profitant du changement d’équipe artistique (enfin !) et du nouveau statu quo de notre héroïne (plutôt prometteur) pour rebooster les ventes et repartir au tome #1. Mais nous trouvons, ici, la suite de la série, massacrée, par Ann Nocenti, avec les épisodes #35 à 40. Le même procédé pour Le Règne de Swamp Thing #1 qui n’était en fait qu’un Swamp Thing #4 dissimulé.
Suite aux événements récents survenus dans Batman Eternal, Selina Kyle a fini par accepter ses responsabilités familiales pour enfin embrasser la carrière de reine de la pègre de Gotham. Mais la ville est-elle prête pour son règne ? Et si l’ex-héroïne masquée agit désormais à visage découvert, qui parcourt depuis les toits désertés de la cité ?
(Contient les épisodes #35 à 40 et annual #3)
Je n’ai pas pu me jeter de suite sur ce tome, non pas que le dernier tome donnait envie de prolonger l’aventure, plus par curiosité de découvrir ce nouveau statu quo, mais sa publication gâchait et spoliait, quelque peu, les événements de Batman Eternal.
En effet, durant cette énorme saga, Selina Kyle apprenait qu’elle était en fait une Calabrese ! L’une des plus vieilles et des plus influentes familles de la pègre à Gotham. Après une courte hésitation, notre féline héroïne accepta de reprendre les rênes de la famille, et par la même celle de la pègre gothaminenne !
Bien évidemment, une telle prise de pouvoir, alors qu’elle était encore, il y a peu, de l’autre côté de la barrière n’est pas une chose aisée à faire avaler. Si la plupart des familles s’allient, sans trop rien dire, à Sélina et sa famille (notre héroïne étant bien entourée par trois cousins/cousines), certains refusent cette nouvelle suprématie, bien décidés à agir dans l’ombre, ou non, pour la renverser immédiatement.
Genevieve Valentine nous propose une intrigue sur un rythme bien plus lent et moins tape à l’œil que ce que nous avions avant. Sélina ne saute plus de toit en toit mais agit à visage découvert face à des menaces bien plus dangereuses que ce qu’elle a déjà vécu. Obligée de prendre certaines décisions qui vont lui fendre le cœur ! Mais c’est un jeu obligé si l’on veut gouverner et rester sur le trône.
En tête de ses ennemis, nous retrouvons Black Mask, un adversaire qu’elle ne connaît que trop bien ! C’est à travers l’alliance avec le clan Hasigawa, qui contrôle le port, que leur confrontation va s’articuler. Tous les coups sont permis, allant jusqu’à utiliser la police, mais l’arrivé d’un troisième joueur et l’apparition d’une nouvelle Catwoman risquent de bouleverser les plans de Sélina…
Qu’il est plaisant d’ouvrir un tome Catwoman version New52 et d’y retrouver une intrigue palpitante, prenante, intelligente et ne surfant pas uniquement sur le côté sexy et sensuel du personnage. Catwoman prend un virage radical et cela lui va bien, malgré ses doutes et ses incertitudes. Pour ancrer un peu plus son personnage dans le rôle d’une femme forte et de pouvoir, Genevieve Valentine fait de la Reine Elizabeth ou encore de la duchesse Lucrèce des moteurs pour notre héroïne.
Graphiquement, autant le dire tout de suite, le style de Garry Brown ne me parle pas du tout, je le trouve même assez freinant pour m’immerger dans l’histoire. Un style brouillon, avec beaucoup de traits ne nous permettant pas de nous attacher aux personnages. Seuls restent les gros plans, où les traits se font un peu plus clairs.
Bref, ce n’est pas parfait (dessins, la nouvelle relation de Sélina sortant de nulle part..) mais il faut dire que dès son premier épisode, Genevieve Valentine redresse la barre, nous propose quelque chose de lisible, de bon et qui mérite que l’on s’attarde sur la suite.