Baladi choisie de raconter l'histoire du pirate captif qui raconte son histoire à un écrivain en recherche de sensation et de sa volonté d'écrire un roman de pirate "authentique".
Le captif se montre concilient et presque poétique dans son récit, d'où la confiance que lui porte l'écrivain et son désir de croire à tout se que pourrait lui dire notre pirate. Il ne tardera pas à enjoliver son histoire pour recevoir de la part de l’écrivain de plus belles gratifications que lui propose sa geôle en échange de son histoire "véridique".
Au delà de la trame globale, Baladi parle du désire de liberté et de l'intolérance au système établie. L’essence même du pirate finalement. Baladi mène son personnage jusqu'au limite de ses convictions en le faisant mentir pour un peu de poulet ou un peu de raisin, reniant presque son amitié avec son compagnon de galère au détriments d'une feuille de chou de pirate pour bourgeois. Mais Baladi ne le laissera pas se corrompre totalement.
Le dessin est joli, la mise en page est aérienne, libre du format de la case et de ses lignes bien rangées, il est très agréable de la regarder. Je mettrais un peu plus de doute quant à l’écrit. Le ton y est plutôt littéraire et soutenu, et me parait un peu à l'encontre du parlé pirate propre à notre imaginaire collectif. Il me semble que son vocabulaire est légèrement inapproprié, même si comme l'explique Baladi dans ses notes, il a pioché à droite à gauche dans des textes réels de pirates. Mises à part se point là, c'est un objet très agréable à avoir, sa couverture a une bonne tenue en main. C'est presque un objet de luxe. par son format et sa taille, et sa mise en page qui n'est pas avare de papier.