Comme bon nombre de long métrages réalisés à plusieurs (paris je t'aime, tokyo!...) il y a boire et à manger et à jeter.
Le principe des producteurs et du directeur artistique Etienne Robial pour ce cas là, est non pas de faire appel à des réalisateurs mais à des bédéastes, imaginant qu'ils apporteront un quelque chose de nouveau pour le langage cinématographique. Et quel bédéastes ! Charles Burns, Mattotti, Blutch pour les plus connus et d'autres plus obscures, Pierre di Sciullo, Marie Caillou et Richard McGuire, on regrettera Berberian qui a dû quitter le projet.
Ils ont aussi eu l'idée de tout mélanger, que ce ne soit pas une succession de courts, histoire de dire "on fait un long pour le cinéma, il faut justifier le format !" alors ils ont coupé dans le tas, une moitié du film de Marie Caillou par ci, un segment du Blutch par là, le film de Mattotti après, l'autre moitié du Caillou vers la fin.
et tout ça à chaque fois rythmé par le film Pierre di Sciullo divisé donc en 7 ou 8 morceaux. Arrivé au tier du film Peur(s) du noir, on a compris sa construction et on la redoute, car à chaque fois qu'un court se termine un morceau du film de Pierre di Sciullo intervient. Son film, c'est des formes abstraites animées en morphing sur flash tantôt aux allures acérées tantôt aux formes arrondis. Avec la voix off de Nicole Garcia qui nous fais part de ses angoisses de petit bourgeois parisien rive gauche, en complet inadéquation avec le visuel, donc soit on écoute Nicole, et c'est très énervant, soit on regarde les images qui se transforment et on trouve ça moche.
Le film de charles burns est mou mal animé, c'est tout rigide, il y a eu un mauvais choix, celui d'avoir utilisé de la 3D, on remarque qu'il ont fait de l'anim traditionnelle pour l'extrait du polar pendant la scéne du drive in, je trouve dommage que tout le film n'a pas été fait en 2D (j'imagine qu'il y a une histoire de budget la dessous). Aure atika horripilante, le cliché de l'adolescente casse couille.
Les segments/tableaux de blutch sont magnifiques quoique un peu gratuit.
Mattotti, joli, mais Arthur H, il peut retourner faire de la chanson, ici, sa voix caverneuse fait beaucoup trop stéréotypée, on croirait entendre une mauvaise voix off de bande annonce de film d'horreur genre souviens toi l'été dernier.
Caillou, la seule qui décide de ne pas faire du noir et blanc, mais du gris, et un peu de rouge... Sa fait tache au milieu des autres, l'histoire est décousue, l'anim à discuter, mais une terreur bien présente.
Et enfin la bonne raison d'aller voir ce film la partie de Richard McGuire, où tout est dans la suggestion. Pris au pied de la lettre, le terme peur du noir prend son sens ici, on ne voit pas ce qui est dans l'obscurité on ne voit que les taches de lumière qui s'y détachent, l'imagination fais le reste.
En plus il est muet. Pas de voix lourdingues, ouf...