Une saga qui se clôture bien
Dernier tome de Notre mère la guerre qui nous plonge dans l'affreuse Première Guerre mondiale. A chaque album, c'était l'occasion d'évoquer un sujet un peu plus particulier de cette guerre (arrivée des blindés, les mutineries,...). C'est aussi le dénouement de l'enquête du lieutenant Vialatte qui est attendu.
La BD connait donc une conclusion finale réussie, évoquant deux thèmes principaux à travers ce dernier album. On y retrouve d'une part le lieutenant Vialatte qui se retrouve cette fois encore confronté à l'horreur de la guerre et qui n'a plus le courage de l'affronter. Il passe pourtant du monde des morts à celui des vivants en dépit de choix qui condamneront certains des camarades qu'il côtoie. Pour la peine, le scénariste a pu se lâcher sur quelques dialogues, offrant de belles tirades de textes.
Le dessin offre également de très beaux moments, offrant au lecteur des passages mettant en exergue l'horreur de la guerre sans vouloir appuyer non plus de trop sur cette horreur. Pas question de dégoûter la personne qui feuillette les pages. C'est de toute façon suffisant pour qu'on ressente la boue, la crasse, la peur de mourir et la folie qui guette.
Quant à la résolution de l'enquête, elle permet surtout de mettre l'autre thème évoqué en avant. Le soldat au front se sent finalement abandonné. C'est aussi la question de la femme, de l'adultère, d'un soldat qui a l'impression d'être loin des yeux et loin du coeur. Notre assassin les met toutes dans le même sac, évidemment à tort, mais on peut envisager la frustration de ces hommes risquant leur vie quand dans l'arrière-pays on boit et on danse.
Un album qui clôture de très belle manière une saga fort intéressante, plongeant le lecteur dans un conflit qui fut trop longtemps éclipsé par celui de 39-45.