Dessiné de main de maître par Boulet, la branche Zénith - peut-être s'agit-il même du tronc ? - de l'arbre "Donjon" reprend, grâce à ce "Retour en Fanfare" assez décoiffant sa place centrale au sein de la saga, en réussissant à intégrer dans son scénario suffisamment d'éléments apportés par les séries "Monsters" ou "Parade" pour satisfaire les plus épris de logique parmi ses fans. Si l'on peut regretter que l'humour des premiers tomes n'ait pas vraiment survécu à ce recentrage sur l'épopée (on n'est pas si loin ici de l'heroic fantasy la plus traditionnelle...), mais aussi qu'il y ait moins d'éclairs de folie ou de flottements poétiques que dans certaines digressions récentes autour de l'univers en permanente expansion du Donjon, force est de constater que ce nouveau tome impressionne par son inventivité et sa cohérence : sans doute temporairement égarés au sein de leur projet démentiel (et détournés vers d'autres tâches en parallèle), Trondheim et Sfar ont clairement ici repris la main sur leur fiction proliférante et leurs personnages éclatés. Et si la fin "à suivre" est forcément frustrante, on sort de ce 6ème tome (et 31ème volume du "Donjon" en 10 ans !) rassurés et ravis. [Critique écrite en 2008]