Après le tome précédent qui se terminait sur un cliffhanger haletant, il va sans dire que je me suis vite rué sur ce dernier volume, qui conclut la version pré-Secret Wars de Matt Murdock ainsi que le run de Waid sur ce personnage. Et, à ma grande surprise, nous ne reprenons pas l'histoire directement où nous l'avons laissé mais nous assistons à la place à une réunion de l'avocat et de ses amis, peu de temps avant que le Suaire ne vienne mettre le désordre dans la vie du héros, sur le sujet de son autobiographie, ce qui donnera lieu à 2 récits consacrés à des aventures du passé de Daredevil. Bien que cette mise en bouche soit assez déroutante, on aurait pu se dire que ces récits aurait été une bonne occasion pour une nouvelle fois entrer dans la psyché de Matt et voir comment il considérait ses anciens exploits, renforçant peut-être également le côté dépressif du justicier ( ce qui semble être un thème récurrent de ce run ). Malheureusement, ce ne sera pas le cas, sans doute car Waid ne se retouve ici pas au scénario. La première histoire, signé Marc Guggneheim et illustré par un Peter Krause dont je n'adhère vraiment pas au style ( notamment à cause du manque de dynamisme et des visages assez laids ), dans laquelle l'avocat aveugle se retrouve à devoir défendre un homme qu'il a lui-même arrêté en tant que Daredevil, souffre des mêmes problèmes que le très court second récit ( 8 pages ! ) de Chris Samnee seul aux commandes, qui nous raconte un affrontement entre l'homme sans peur et Diablo : bien que loin d'êtres mauvaises, elles manquent cruellement de fond et n'apportent qu'une cassure du rythme de l'intrigue principale.


Fort heureusement, nous retrouvons juste après la continuation de l'histoire de l'album précédent : Murdock vient donc quémander de l'aide à son pire ennemi, le célèbre Caïd, et est prêt à tout pour que le criminel accepte de protéger ses amis. Waid écrit à la perfection un Fisk respirant la méchanceté ainsi que l'intelligence sournoise, qui est d'une nature calculatrice mais également imprévisible ( impossible donc de prévoir ses prochains mouvements ). Toutes ces caractéristiques font donc de ce fameux personnage un véritable et crédible " boss de fin de niveau" pour le Diable de San Francisco. Les joutes verbales entre les 2 ennemis sont tout à fait passionnantes, notamment car n'importe quelle parole échangée pourrait complètement bousculer le statut quo du héros. La menace n'a jamais été aussi grande depuis longtemps, et on se régalera de voir comment Daredevil tentera de se sortir de cette situation dans une intrigue complètement trépidante, malgré un fin à mon goût un peu précipité.


Le Caïd ne sera cependant pas le seul ennui que devra affronter l'Homme sans Peur : nous faisons donc connaissance avec Ikari, un assassin redoutable et mystérieux, au costume assez cool qui est clairement une sorte de version inversée de celui du justicier aveugle. Nous retrouvons également le Suaire, égal à lui-même, n'étant pas vraiment digne de confiance et faisant souvent pire en essayant de faire bien. Waid profite de cette dernière aventure pour faire une sorte de bilan sur les changements qu'il a apporté sur le personnage et, même si on n'évitera pas quelques répétitions par rapport aux autres volumes, ce récapitulatif est intéressant à lire et nous permet de voir l'évolution du héros, ainsi qu'encore une dernière fois, approfondir le personnage. La fin est assez touchante et permet à Matt d'enfin affronter ses démons et de pouvoir accepter ce qu'il est à présent ( ce que le prochain scénariste va vite s'empresser de jeter à la poubelle... ). Certes, on pourrait critiquer en disant qu'un simple happy end n'est pas une conclusion assez marquante mais dans l'univers généralement si sombre de Daredevil, n'est-ce pas finalement assez osé ???

MathiasLest
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le 13 sept. 2016

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Donald Duck

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