Téléphone rose, amitié, acteur, vie de bureau et symptôme d’érection continue sont au programme de ce cinquième tome qui nous replonge avec bonheur dans un univers génial.
Les premières pages nous replongent d'ailleurs dans l’ambiance de la série : Yoshio est avec une femme, ils font l’amour mais tout ceci n’est qu’un rêve hot de plus, qui rejoint la galerie déjà fournie du personnage... Yoshio et le sexe, une des thématiques qui parcourent le tome (et les précédents) mais le point central c'est que ce tome ne répète pas ce que les précédents ont pu nous offrir. De nombreuses nouveautés sont présentes du côté des personnages comme des aventures que nous lisons.
D'abord Yoshio va se faire un ami : Hajime, qui a beaucoup en commun avec notre vagabond. C’est sans doute pour cela qu’ils vont bien s’entendre et que Yoshio tentera de prendre soin de lui, avant que leur amitié ne soit durement mise à l’épreuve… « Faites le bien, vous ferez des ingrats » lui dira Hiromi après avoir entendu son histoire.
Ensuite, Yoshio va, involontairement, échanger son corps avec celui de Kaneko, 43 ans, un employé de bureau ayant une femme et une fille. L’occasion pour notre vagabond de Tokyo de vivre une vie à laquelle il aspirait et pour Kaneko de voir ce que cela fait de vivre dans la peau de Yoshio. Lequel s'en tirera le mieux d'après vous ?
Enfin, l'histoire « Rêve et soupir » – sous-titre du tome – est celle qui m’a le plus accroché. Parce que Yoshio semble encore plus dans la dèche que d'habitude (la résidence Dokudami, le proprio a jeté les affaires de Yoshio qui se retrouve sans rien) mais aussi parce qu'il n’a sans doute jamais été aussi proche de pouvoir avancer, d'évacuer le sentiment qu’il a que, depuis son arrivée à Tokyo, il ne s’est rien passé. Notre anti-héros va en effet rencontrer une jeune femme, Shôko, et le courant va bien passer entre eux. On se met à rêver d’une mise en couple mais il ne faudra pas plus de quelques pages pour que cette idée s'évapore. Le supplice de Tantale version Fukutani : Yoshio doit rester seul.
Toujours aussi addictif à lire, les histoires sélectionnées s’enchaînent parfaitement, se lisent avec bonheur, avec un langage très fleuri quand les circonstances l’exigent. Le Vagabond de Tokyo 5 se termine pour le lecteur une question qui s’imprime sur nos lèvres et dans notre esprit à la fin de ce tome : y aura-t-il un sixième ?
Version allongée de cet avis à retrouver par là.