Retour d'inspiration
Avec ce superbe "Révolutions", Trondheim et Sfar prouvent que produire moins (le rythme de production des "Donjons" ayant sérieusement baissé ces derniers mois) leur permet de retrouver une...
Par
le 18 oct. 2014
5 j'aime
BD franco-belge de Lewis Trondheim, Joann Sfar et Obion (2009)
Un îlot en rotation sur lui-même, du syndicalisme et … des Charognards.
Comme pour Le dojo du lagon (DC104), Révolutions s’éloigne de la trame principale de Donjon Crépuscule pour proposer une petite aventure annexe du trio Roi-Poussière / Marvin Rouge / Pipistrelle, ce qui fait que la lecture de cet album est moins passionnante que celle des volumes précédents, même si le scénario fourmille de bonnes idées et de trouvailles sympa. Le caractère un peu anecdotique de cette aventure n’aide pas Révolutions à figurer parmi les meilleurs Donjon Crépuscule de la série.
Bien sûr, il y a de l’originalité, à commencer par cet îlot rotatif qui sert de cadre au récit et qui offre une multitude de situations rocambolesques. On est content de découvrir aussi de nouvelles races qui enrichissent l’univers du Donjon, comme les Ours ou les Charognards. L’humour est évidemment encore au rendez-vous, avec un Marvin Rouge toujours aussi impayable. Cependant, je trouve étrange que Sfar et Trondheim aient développé une histoire articulée autour de problématiques économiques et sociales, de rapports de force entre travailleurs et patronat (et par extension entre dominés et dominants), où sont abordées les thématiques du syndicalisme, du capitalisme, la question des congés payés, etc. Si placer ce genre de considération dans un univers d’héroïc-fantasy crée bien sûr toujours un décalage très amusant, en revanche ce type d’humour a selon moi davantage sa place dans les sous-séries Donjon Zénith et Donjon Parade plutôt que dans Donjon Crépuscule. Au final, seul l’aspect un peu « fin du monde » de l’album – avec une ambiance chaotique et barbare où des individus vivant dans une extrême précarité peuvent mourir à tout moment – colle bien à l’univers de Donjon Crépuscule.
Après Sfar et Kerascoët, Donjon Crépuscule accueille un troisième dessinateur en la personne d’Obion. Alors que Kerascoët marchait dans les pas de Sfar avec un dessin au style très proche, Obion se démarque en proposant un dessin au style différent, avec un trait plus épais, moins léger et moins subtil. L’ensemble n’est pas déplaisant, plutôt original, mais me convainc moins. Au final, entre un scénario trop déconnecté de l’intrigue générale de la série et un dessin qui peine à convaincre, Révolutions est un tome bien étrange. L’ensemble est globalement amusant mais le tout manque un peu de punch à mon goût.
Créée
le 13 avr. 2021
Critique lue 291 fois
1 j'aime
D'autres avis sur Révolutions - Donjon Crépuscule, tome 106
Avec ce superbe "Révolutions", Trondheim et Sfar prouvent que produire moins (le rythme de production des "Donjons" ayant sérieusement baissé ces derniers mois) leur permet de retrouver une...
Par
le 18 oct. 2014
5 j'aime
Un îlot en rotation sur lui-même, du syndicalisme et … des Charognards. Comme pour Le dojo du lagon (DC104), Révolutions s’éloigne de la trame principale de Donjon Crépuscule pour proposer une petite...
Par
le 13 avr. 2021
1 j'aime
Du syndicalisme, des meutes de loup, des eaux en suspension et... un premier Tong Deum loupé. Dernier album de Donjon à ce jour qui nous laisse sur notre fin. Ici rien sur la destinée de Terra Amata,...
Par
le 7 août 2013
1 j'aime
Du même critique
De la bière, un syndicat de brasseurs jaloux, un pensionnat pour jeunes filles et … des étrangers qui puent la patate. Lorsqu’en 2019 Boulet réalisa en live sur Twich la couverture de Hors des...
Par
le 30 oct. 2021
13 j'aime
Des avocats intègres, des promoteurs immobiliers véreux, une institutrice alcoolique et … des morts-vivants en pagaille ! Avec son titre énigmatique et sa couverture qui ne l'est pas moins (mais qui...
Par
le 20 oct. 2022
8 j'aime
Une arche perdue, un temple maudit, une dernière croisade et … un héros contraint de jouer les archéologues / aventuriers. Le titre de cet album et sa splendide couverture ne laissaient planer guère...
Par
le 20 janv. 2022
8 j'aime