Première série de Toshimitsu Mastubara, Riku-Do s’offre, avec ce premier tome, un début réussi, qui donne envie de découvrir la suite !
Né pour cogner ?
Le manga démarre de manière tonitruante et frappe les esprits. Voir un enfant (Riku) frapper son père n’est pas courant. Si on ajoute que le père en question gît au bout d’une corde car il s’est pendu, la situation devient encore moins banale. Et lorsqu’on entend Riku dire qu’il lui tape dessus pour rendre les coups qu’il a reçus on se trouve sur un territoire malheureusement trop connu : les violences familiales.
Un premier jalon est alors posé : la boxe est pour Riku un moyen de s’en sortir, de survivre dans l’univers qui est le sien. Un univers loin d’être rose où le jeune garçon va recevoir bien des coups. Par chance oserait-on dire, Riku possède des prédispositions pour l’art pugilistique, tant dans sa faculté à frapper que dans celle à bien viser pour maximiser l’impact de ses coups.
Corps et âme
Son investissement dans la boxe sera facilité par sa rencontre avec un ancien boxeur devenu yakuza : Kyôsuke Tokorozawa. Ce dernier va (un peu) prendre Riku sous son aile et lui permettre d’entrer dans un club de boxe. Á lui de faire ses preuves.
Là-dessus le manga ne s’attarde pas outre-mesure sur l’entraînement subi par Riku. La base est posée et une ellipse viendra nous propulser quelques années plus tard, moyen d’apprécier rapidement les modifications physiques intervenues chez Riku. Et puis il n’est pas besoin de multiplier les planches pour nous faire comprendre à quel point le héros donne tout pour progresser.
Á ce stade, la volonté de Riku de devenir boxeur professionnel et de percer est manifeste. Pour autant, on voit déjà quelques interrogations se profiler : la découverte de l’art pugilistique mobilise son temps. Il ne pense qu’à ça, il ne fait que ça, se désintéresse complètement de ce qui l’entoure si bien qu’on se demande si la boxe ne risque pas de le couper des personnes qui tiennent à lui.
Rendre les coups
Pour une première série, la patte graphique de Toshimitsu Matsubara ne révèle pas de fausse note. Retranscrivant efficacement les émotions des personnages l’auteur est aussi à son aise pour découper les scènes et représenter les différentes situations où les personnages usent de leurs poings.
Du côté de l’édition proposée par Kazé, le volume est assez souple et sans page couleur. Pas de bavures ou de problèmes de coupes à signaler. La traduction, assurée par Arnaud Delage, se révèle des plus satisfaisantes.
S’élever à la force des poings
L’entrée sur le ring est réussie pour Riku-Do ! Le premier tome procède habilement pour proposer une histoire à la fois lisible et non simpliste. Riku a tout pour s’attacher les faveurs des lectrices et lecteurs et une certaine hâte prend forme, pour voir si l’univers de la boxe professionnelle sera aussi impitoyable et retors que le monde connu par le garçon.
Avis illustré (un peu) et développé (un peu) à retrouver par ici.