Après un travail d'illustratrice, Anaïs Flogny nous propose avec Rivages lointains son premier album.
C'est donc avec plaisir que l'on appréciera son graphisme simple et moderne mais aussi sa couleur sepia.
Mais c'est avec un peu plus de circonspection que l'on sera emporté par son scénario.
Le thème
Rivages lointains entraine les lectrices/eurs dans les Etats-Unis des années 20 (Chicago puis New-York) pour finir à Marseille dans les années 60.
Parmi les acteurs de la mafia de l'époque, on y rencontrera l'ambitieux Jules et l'aguerri Adam.
Mais le fil rouge est surtout la romance et la concurrence naissante entre les 2 hommes.
Des lacunes qui ne demandent qu'à être comblées
La réussite de la BD repose donc sur la narration immersive de la vie du couple.
La faiblesse est évidemment liée au scénario par trop simpliste. Pas tant dans l'histoire qui demeure au 2nd plan mais surtout dans les archétypes et le manque de profondeur des personnages.
En privilégiant la relation entre les 2 mafieux, il était fondamental qu'ils gagnent en épaisseur, notamment dans les moments de conflit. Un manque de ce point de vue qui fait perdre de la cohérence et de l'intérêt à l'ensemble.
Une ambiance prometteuse
Pourtant au jeu toujours délicat des comparaisons, l'autrice instaure une atmosphère proche de Tillie Walden et particulièrement avec Sur la route de West.
L'histoire y demeure apaisée et une poésie sereine émane des planches, même dans les pires exécutions. Ce qui permet de réduire la distance des lectrices/eurs avec les protagonistes et se surprendre à les apprécier.
En bref
Bref un 1er ouvrage agréable même si la portée demeure limitée, qui présente de nombreuses lacunes mais surtout de belles promesses !