Le travail des mineurs est interdit même en collant
Je suis assez surpris de voir les notes relativement basses que mes éclaireurs ont accordés à cet album ( j'ai un 5, 6, 7 et un 8, ça fait une belle suite ;))
Pas que l'album soit un chef d'oeuvre non plus mais il possède, selon moi, assez de qualité pour se démarquer d'une bonne partie de la production actuelle.
Déjà graphiquement, le dessin de Pulido est une merveille.
Au départ, je n'avais pas forcement l'intention d'acheter ce deluxe surtout que je possédais déjà la partie dessinée par Lee Weeks et que je méfie assez des récits où on met la mention "Year One".
Beaucoup trop connotée positivement pour ne pas être déçu à la lecture surtout que Dick Grayson est le plus connu des Robin et on a déjà l'impression de tout savoir sur lui.
Pourtant, ce qui m'a fait sauter le pas, c'est le dessin de Pulido.
J'ai découvert son travail sur Amazing Spider-Man et j'admire sa simplicité qui se passe du superflu (les décors ne sont présent que quand ils sont utiles et qu'ils ne nuisent pas à la narration) pour privilégier une mise en scène claire et efficace.
D'une certaine façon, il est le digne héritier de Steve Dikto et son trait colle bien plus aux cabrioles de Robin que celui de Lee Weeks , certes solide mais un peu plus "statique".
Pour l'intrigue, si son déroulement s'avère classique et ne surprendra sans doute pas les initiés, on ne peut pas nié un certain sens du rythme à l'écriture de Dixon.
Celui-ci a déjà montré sa maîtrise du genre et notamment dans les scènes d'action bien punchy comme les comics n'en font plus beaucoup dernièrement.
En somme, on ne s'ennuie pas une seconde.
En prime, il tente d'expliquer ce qui a pu pousser Batman à se coltiner un adolescent à ses côtés et négliger les dangers inhérents à cette "carrière".
Ici, ce sont Alfred ( qui devient petit à petit mon personnage préféré de l'univers du Dark Knight ) et Gordon qui servent de garde fou au héros jusqu'à l'incident inévitable.
Mais au final, on comprend les intentions du jeune Dick et elles s'éloignent de celle de son mentor ( ce qui expliquera sans doute les futures altercations entre le duo ).
Malgré une tragédie qui les rapproches, Dick et Bruce ne sont pas les 2 faces d'une même pièce.
Dick n'a pas renoncé à son enfance après la mort de ses parents contrairement à Batman et si il endosse le costume au départ par vengeance, il le garde ensuite pour se rendre utile ( alors que chez Batman, la vengeance et la colère restera encré dans son fort intérieur ).
Une fois qu'on lui enlève cela, le jeune prodige a l'impression de ne servir plus à rien.
Au final, il lui fallait un but dans la vie et devenir Robin a comblé cette envie.
Au final, j'ai trouvé ce Robin : Année 1 assez réjouissant.
Les intentions des auteurs ne sont certes pas celle d'un Miller quand il écrit Batman : Year One , des années avant mais ils sont su insuffler une certaine humanité au mythe et dans un univers aussi sombre que celui de Batman, on peut que ça fait du bien.