Si Urban Comics est devenu un véritable moteur pour l’industrie du comics en France, redonnant ses lettres de noblesse à l’univers DC Comics dans nos vertes contrées. C’est, personnellement, Urban Indies qui me régale le plus. Après m’être régalé avec une première salve de titres passionnants comme Saga, East of West, The Sixth Gun ou encore The Activity, j’ai décidé, bien logiquement de tenter de nouvelles choses toutes aussi géniales comme Rat Queens, Tokyo Ghost et maintenant Rocket Girl !
2013, le futur. Les forces de police se composent désormais exclusivement d’agents adolescents, jugés moins corruptibles que les adultes. Dayoung Johansson est l’un d’entre eux. Chargée d’enquêter sur la toute-puissante firme Quintum Mechanics, Dayoung est renvoyée dans les années 1980 afin d’identifier l’origine de la domination économique et financière de l’entreprise. Une affaire dont les révélations pourraient bien remettre en cause l’existence même du futur dont elle vient…
(Contient les épisodes #1 à 5)
A l’instar de Tokyo Ghost, Rocket Girl se déroule dans le futur, enfin, ici 2013 est le futur (un futur bien différent de notre présent, ce qui est fort dommage), et l’action se déroule plus dans le passé.
Toujours est-il que tout démarre dans le futur, 2013 donc, la police n’est composée que d’enfants et d’adolescents (âge de la retraite vingt ans !), car jugés plus honnêtes, plus sincères et moins corruptibles que les adultes. Parmi eux se trouve la jeune Dayoung Quintum, une quinzaine d’années, débordante de vie et d’énergie. Elle se fait un devoir de mettre fin à la main mise de Quintum Mechanics, une société au pouvoir sans commune mesure, ne dépendant pas de l’autorité de la police et jouant avec le temps en manipulant le passé pour s’enrichir davantage dans le futur !
A cette fin, et persuadée d’avoir un informateur dans les têtes pensantes de Quintum Mechanics, (dont les identités sont plus protégées qu’un secret d’état), Dayoung entreprend un bond dans le passé, jusqu’en 1986, date à laquelle Quintum Mechanics a fait quelque chose lui permettant, petit à petit de mettre la main sur New York et de déboucher au futur que l’on connait ! Mais Dayoung est-elle sûre d’avoir tous les éléments, n’est-elle pas manipulée ? Sa jeunesse n’est-elle pas un point faible ici, dans une telle affaire ?...
Dayoung débarque donc en 1986, chez Quintum Mechanics, en pleine expérience et fait exploser le prototype en phase de test ! Bien décidée à accomplir sa mission, elle n’en oublie pas moins son rôle de policière et n’hésite pas à sauver, aider les habitants de New York, s’en prenant aux criminels comme aux policiers qui veulent l’arrêter, avec son jetpack… en 1986…
Brandon Montclare nous plonge en plein paradoxe temporel, le genre de thème que j’affectionne et qui donne mal à la tête à ma chérie. En agissant ainsi dans le passé, Dayoung a forcément une incidence sur le futur, sur son présent, elle semble néanmoins prête à ce sacrifice. Mais si son voyage n’est que manipulation, ce sont ses actes non prévus qui vont influer son présent et créer un autre futur ? Le comble, c’est que pour éviter cela, elle va, sans le savoir, le faire exactement.
Graphiquement, les dessins d’Amy Reeder sont plutôt sympathiques. C’est très dynamique, très réactive. Les scènes d’actions sont plutôt réussies. Les personnages ne sont cependant pas toujours parfaits, surtout au niveau des visages quand l’action prédomine. Je ne suis pas fan non plus du découpage, un peu, souvent, brouillon. Mais dans l’ensemble, c’est plutôt convaincant.
Bref, belle découverte une fois de plus. Je pense que cette série va prendre son envol avec le second tome ! Le premier servant surtout d’introduction, de mise en place des personnages. C’est maintenant que les événements de 2013 vont changer en fonction de ceux de 1986, maintenant que le grain de sable Dayoung est en place ! De belles migraines en perspectives, mais de bonnes migraines pour un bon titre.