Rookies, un manga qui roxe !
L'histoire est très classique : un jeune prof idéaliste (Kawato) débarque dans une école dont le club de baseball est rempli de voyous puis va les remettre sur le droit chemin grâce à l'amour du sport où ils apprendront des valeurs comme la solidarité, le respect, le dépassement de soi, l'injection de stéroïdes (ah non...)
Bref, un manga qui va sentir bon la sueur, la vraie, la virile, pas celle de ces tapettes de métrosexuels qui font de la muscu juste pour se faire beau lors de la technoparade. Comme dans tout bon shônen qui se respecte, il n'y a d'ailleurs qu'un seul personnage féminin de tout le casting. Elle réussit toutefois à éviter le poste de cruche suprême (aka « chef des supporters ») pour obtenir, plus gratifiant, celui de « manager du club ».
Le résumé peut vous faire penser à GTO. J'ai d'ailleurs souvent vu cette comparaison sur le net, notamment en ce qui concerne une ressemblance Kawato/Onizuka. Sauf qu'en fait pas du tout. Là où Onizuka a des motivations tout sauf pédagogiques, Kawato a toujours voulu être un bon professeur pour le bien de ses élèves. Là où Onizuka passe une cassette vidéo de ses cours pour aller jouer dans une salle d'arcade, Kawato pleure d'émotions en lisant un classique de la littérature japonaise. Et si Onizuka a souvent tendance à faire parler son don pour la bagarre, Kawato encaissera des coups sans broncher (malgré une ceinture noire de karaté). En réalité, Kawato, par son exaltation et ses méthodes anticonformistes ressemble beaucoup plus à Robin Wiliams dans le cercle des poètes disparus.
Mais là où Rookies réussi un véritable exploit, c'est qu'on se prend à trouver passionnantes les rencontres de baseball. Parce que disons le franchement, le baseball est juste le sport le plus chiant au monde. Même si certains matchs s'étalent sur plusieurs tomes, les rebondissements et les actions d'éclats rythment efficacement les rencontres. Et si comme 99% des français vous ne pigez rien à ce sport, rassurez vous : c'est en lisant Rookies que j'ai appris les règles du baseball.
Ce manga n'est tout de même pas exempt de tous défauts. Le plus gros d'entre eux : l'importance hallucinante que revêt la victoire alors qu'il ne devrait s'agir que d'un sport, un passe-temps de lycéen.
Pour convaincre un médecin d'injecter un antidouleur au lanceur de l'équipe, Kawato aura cette magnifique réplique : « pour mes joueurs, perdre ce match, c'est mourir ! »....carrément ! Ajoutez à cela des mecs qui jouent avec des côtes ou des doigts cassés et vous avez un parfait exemple d'une volonté farouche et du sacrifice individuel au profit du collectif. Glups...je sais pas pour vous, mais moi ça me met mal à l'aise.
Ce défaut étant finalement inhérent à tous les shônens sportifs, je conseille tout de même à tous ceux qui ne connaissent pas Rookies de s'y pencher sérieusement !