Un départ surprenant

Alors, comme ça Sfar et Trondheim avaient annoncés qu'ils faisaient des nouveaux épisodes de Donjon. En soit, je voyais pas trop le problème, surtout qu'il y a pas mal de trous entre les époques et qu'ils ont montrés avec certains albums comme Révolution qu'ils pouvaient très bien faire des stand alone intéressant entre les époques. L'annonce fin décembre 2019, dans un théâtre, (j'y étais et j'ai gagné un t-shirt en jouant a 1 2 3 soleil contre Lewis Trondheim) de nouveaux albums se situant AVANT et APRES la saga m'avait fait levé un sourcil incrédule.

C'est assez étonnant parce que l'époque Crépuscule de Donjon s'était fini en 2014 sur une fin ouverte qui toutefois faisait une sorte de conclusion à l'épopée du Donjon, dans laquelle il était expliqué que Terra Amata continuera de tourner (cool, elle tourne) et que les générations finiraient bien par oublier la légende. C'était une fin assez chouette sur le côté cyclique de l'aventure.

Du coup, premier choc, contrairement à ce que laissait entendre la fin sur le côté cyclique de Donjon.... ça se passe dans une époque contemporaine qui ressemble à la notre : il y a de l'electricité, des machines et au milieu de ça des gros robots destinés à combattre des monstres énormes. Deuxième bizarrerie : ça n'explore que très peu ce nouvel univers. Nous sommes dans la peau d'un canard rouge, mécanicien d'une usine (que l'on soupçonne d'être le lointain descendant de Marvin le Rouge et de Zakutu) qui suite à une manigance de son oncle va se retrouver en prison et finir par bosser pour la mafia afin de retrouver son fils.

Les auteurs ont choisis d'utiliser le ton du film noir : les histoires de mafieux, le récit à la première personne d'un personnage qui est pris dans une spirale infernale, qui plus est aidée d'une femme forte et psychopathe dont il refuse les avance. (L'inversion des rôles traditionnel chez Sfar et Trondheim c'est leur dada.) Du reste, on a presque l'impression qu'ils avaient envie de partir sur une nouvelle bd mais qu'ils se sont dit qu'ils rattacheraient ça à Donjon afin de s'amuser, même si, j'ai l'impression qu'il y avait des clés dans le Donjon Antipode – 10 000 et qu'il va falloir que je me le procure pour avoir une meilleure vision du tableau.

Si l'album se lit bien, avec un graphisme de Vince qui est hyper efficace, il passe très vite et se veut comme la première partie d'une histoire en plusieurs volumes. Ce qui fait qu'on reste vraiment sur notre fin lorsque le volume se finit.

Mais je suis vraiment super curieux de voir où ça va.