Run Day Burst par Ninesisters

En m’appuyant sur la bonne réputation de ce manga, j’ai décidé de le tester. Et puis, j’avoue que le synopsis donne envie. Ou plus exactement, c’est le genre de synopsis qui peut donner aussi bien un bon petit délire qu’un mélange informe d’éléments censés fonctionner. En raison de sa notoriété, j’ai pensé qu’il s’agissait bien d’un « bon petit délire ». Monumentale erreur.
Avec le recul, je regrette franchement de lui avoir donné sa chance.

Run day Burst parle donc d’une course automobile. Le genre Wacky Race, avec des personnages singuliers et des voitures au moins aussi singulières ; l’important étant justement pour l’auteur de créer des personnages suffisants originaux et attrayants, afin de se démarquer et de capter l’attention du lecteur. De ce point de vue, Run day Burst est déjà un semi-échec, car entre un Trigger tête brûlée et un Barrel mou du genou, aucun n’est réellement attachant. De même, leurs concurrents et leurs alliés soit manquent d’originalité, soit au contraire ne sont pas assez stéréotypés. L’auteur essaye de trouver un compromis entre ces deux extrêmes, mais les personnages issus de cette volonté paraissent fades et manquent de charme.

Comme indiqué tantôt, ce manga se présente comme un mélange d’éléments censés fonctionner : un héros gentil et naïf, allié à un anti-héros au cœur d’or ; une nana qui se retrouve systématiquement à poil, quelque soit la situation ; une course autour du monde dans des environnements variés ; des voitures aux styles extravagants ; la notions de duel, donc d’adversaires ; et enfin, des adversaires. Seulement, le résultat parait trop artificiel, comme si l’auteur n’utilisait pas ces éléments par ce qu’il les apprécie mais juste pour produire quelque chose de calibré, une sorte de caricature de manga pour post-adolescents des années 2000.

Ce qu’il faut retenir de Run day Burst, c’est sa banalité. Ce n’est pas forcément un mal, j’apprécie de lire de temps en temps un manga qui se contente d’être bien écrit et distrayant. Malheureusement, il n’est pas spécialement distrayant. Il s’agit juste d’un manga fast-food de plus, qui arrive à peine à décrocher un sourire alors que nous sommes censés lire une comédie.
Cette série se limitant à ses personnages unidimensionnels manquant de charisme, et à une idée de départ éculée, difficile de ne pas le trouver affreusement superficiel. Si nous grattons un peu la surface, nous nous apercevons qu’il n’y a rien derrière…

Comme la majorité des titres publiés par Ki-oon – à croire qu’ils s’en font une spécialité – Run day Burst n’est pas un manga fondamentalement mauvais, mais ne laisse aucune impression durable en raison de sa banalité et de sa superficialité. Des protagonistes transparents, un scénario déjà vu (en mieux), nous sommes en présence du niveau zéro du manga juste divertissant. Je ne m’explique pas sa bonne réputation, à moins que son public ne soit constitué que de jeunes lecteurs qui découvrent les manga.
Une preuve de plus que, décidément, je ne me ferai jamais au choix éditoriaux de Ki-oon.