SOS Bonheur est une BD qui m'a marqué. Il faut prendre le triptyque dans son ensemble pour tout comprendre. En gros, elle dénonce l'excès de "bien vouloir" d'une démocratie. Faire en sorte d'imposer un idéal revient à mettre en place un régime autoritaire. C'est sous la forme de 6 histoires différentes, dans les deux premiers tomes, qu'on découvre comment 6 personnes différentes deviennent des parias de cette société bien trop organisée , véritable carcan les empêchant de faire ce qu'elles veulent. Tous disparaissent de façon étrange.
C'est le troisième tome qui nous révèle enfin la clé de l'histoire. on découvre ce que sont devenus les personnes suivies dans les deux premiers tomes, par l'intermédiaire de Louis Carelli, et d'une décision de justice absurde, justice rendue non pas par des humains, mais par un ordinateur. Nous savons où mènent les décisions d'une société lorsque celle-ci atteint un point critique d'absurdité...
Outre les scénarios, il faut saluer le travail de Griffo, qui a tout fait pour rendre l'univers de cette BD la plus réaliste possible : décors détaillés, visages bien faits permettant de bien identifier les personnages, mise en scène des planches réussies, ce qui fait qu'une fois happé dans cet ouvrage, on ne le lâche plus.
Et vous savez quoi ? cette BD , je pense qu'elle était avant-gardiste. pourquoi ? Relisez donc l'histoire intitulée Sécurité Publique ( tome 2) et mettez-là en corrélation avec la loi qui vient d'être votée à l'Assemblée Nationale ce jour même : tous les citoyens dans un fichier centralisé. Oui, la réalité ratrappe la fiction, hélas...
NB : je l'ai lue en étant lycéen, la première fois, l'empreinte qu'elle m'a laissée est indélébile, et à la bibliothèque de mon lycée, ainsi que de ma ville, SOS bonheur était scindé en trois volumes. Je ne sais pas si maintenant toutes les histoires son sorties sous un seul tome.