On reprend les ingrédients du premier opus et c'est reparti pour un joli dépaysement saupoudré de fulgurantes scènes d'action et de violence. Après l'Amérique du Sud et son océan de pierre, direction les mers du Sud et une île paradisiaque. Tango a décidé de reprendre le large, histoire de se faire oublier. Mais cette fois, il n'est plus seul. Accompagné de Mario, qui, de son côté, cherche à fuir la solitude, il accoste sur une île paradisiaque où vivent son grand-père et des amis. Et puis bien sûr, il replonge dans les emmerdes.
Encore plus minimaliste que le premier tome, le scénario de cette deuxième aventure confirme que l'intérêt du titre ne réside pas dans ses scénarios. De sales types veulent mettre la main sur l'île et emploient les méthodes les plus radicales. Tango et son acolyte décident de prêter main-forte à leurs connaissances et la confrontation sera inévitable. Elle s'effectuera en deux temps, à grands coups de poings dans la figure, à grands coups de rafales et d'explosifs en tout genre. En bref, c'est un peu L'Agence tous risques en plus brutal mais ça ne va pas chercher plus loin. Encore une fois, l'intérêt premier de cette BD en forme de série B décomplexée, c'est la qualité de ses paysages et ses couleurs renversantes. La superbe couverture donne le ton et ne trompe pas sur la marchandise. Le résultat invite vraiment au voyage.
Si l'intrigue est terriblement binaire, les personnages gagnent en épaisseur. On en apprend plus sur le mystérieux Tango et sur Mario au détour de quelques cases qui s'intéressent davantage à leur personnalité. Mario est un comparse amusant même s'il a, lui aussi, la gâchette facile, et le passé de Tango est esquissé. Ce n'est évidemment pas du Proust, mais les personnages deviennent suffisamment attachants pour se réjouir de les voir botter le cul des méchants et d'attendre leurs prochaines aventures. Ce n'est pas de la grande BD, c'est clairement du prêt-à-consommer, mais les auteurs tiennent leurs promesses avec ce Tango très fun et totalement distrayant.