Extraordinaire Genèse et Traque Interstellaire

Saga se propose de créer un univers intergalactique en guerre, d’y suivre un nouveau-né extraordinaire et ses parents traqués,



rapidement on pense à Star Wars.



Mais pas que. Les auteurs prennent le soin d’enrichir, de personnaliser leur œuvre suffisamment, de la nourrir de nombreuses autres influences, pour développer une histoire relativement originale et passionnante, incroyablement entraînante.


De sa naissance métissée entre deux feux dans un garage, la voix-off de l’enfant à peine née narre son histoire dans un monde ravagé par des décennies de guerre.



Hazel est l’improbable espoir,



un être fragile issu des deux camps, planétaires et satellites, désertés par ses parents, Marko le cornu et Alana l’ailée, et qui devient la proie, dès cet instant, d’une traque incessante. Sur Clivage d’abord, planète perdue dans les bordures isolées de la galaxie, où poussent des forêts fantastiques peuplées d’horreurs, littéralement. Deux chasseurs de prime sont à leurs trousses, dont l’une, arachnéenne, est assoiffée de sang, quand l’autre travaille avec une morale plus ou moins droite.
Le scénario de Brian K. Vaughan propulse une famille jugée pour sa différence au cœur d’enjeux qui la dépasse dans un univers riche et complexe, et multiplie les intrigues secondaires pour nourrir de détails l’intrigue principale et rythmer avec art



un récit plein de suspense,



toujours entraînant.


L’ensemble est illustré des superbes dessins de Fiona Staples, des personnages très caractérisés, d’innombrables créatures de tous les horizons stellaires, une richesse de possibles, de corps et de visages, de vies, qui séduit immédiatement. Le choix des couleurs ajoute encore à la dynamique du récit tandis que le montage joue aisément l’engrenage irrépressible dans un univers détaillé, riche, vaste et passionnant.


Le premier tome de Saga, pour qui apprécie la sf à dimension humaine, vaut le détour.
Assurément.
Ces six épisodes, format classique du comics, sont une introduction plus que réussie aux imaginaires débridés de ses deux auteurs. Le dessin de Fiona Staples donne vie avec justesse aux mondes de Brian K. Vaughan et



le fantastique imbriqué dans la science-fiction,



c’est avec plaisir qu’on laisse les fuyards, personnages attachants et mystérieux, dans une fusée végétale, quitter Clivage pour d’autres mondes qu’on espère aussi foisonnants.

Matthieu_Marsan-Bach
7

Créée

le 29 févr. 2016

Critique lue 230 fois

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