Plus les tomes de ce space-opéra passent, plus on se dit que Brian K. Vaughan ne peut nous emmener plus loin dans la qualité, dans le plaisir, dans l’extraordinaire. Chaque tome est un voyage passionnant, dont on regrette le retour, toujours trop prématuré, à chaque fois que l’on referme un volume. L’attente de ce quatrième tome fut longue et insoutenable, mais enfin je le tiens en mes mains. Et dire qu’en quinze minutes, il fut dévoré.

Arrivés depuis plusieurs mois sur la planète Jardinia, Alana, Marko, leur fille Hazel et Klara, la mère de Marko, ont commencé une nouvelle vie. Marko s’occupe de l’éducation d’Hazel tandis qu’Alana semble promise à une brillante carrière de comédienne au sein du Circuit, le divertissement le plus populaire de la galaxie… pour peu qu’elle tempère ses sautes d’humeur. Ailleurs, sur Continent, la Princesse Robot met au monde l’héritier du Robot Prince IV.
(Contient SAGA vol.4 : #19-24)

Ce quatrième tome fait un petit bond dans le temps, sans doute quelques mois depuis la mort d’Oswald Heist, nous ne le savons pas vraiment, et au final cela importe peu sur la compréhension. La petite famille d’Alana et Marko, a suivi le conseil, déguisé, de l’écrivain et sont partis s’installer sur la planète Jardinia. Alana est devenue comédienne en incorporant le Circuit, l’un des plus grands divertissements proposé à travers toute la galaxie, tandis que Marko reste à la maison en bon père au foyer. La petite Hazel, trop chou dans son comportement ou dans sa façon de parler, continue de nous narrer les folles et trépidantes aventures de sa famille complètement unique. Elle a d’ailleurs bien grandit et ses caprices colériques me font trop penser à ma petite dernière. JE VOIS
Tout cela donne l’impression d’un tableau idyllique pour une famille aimante et heureuse. Et lorsqu’on voit Marko, Alana et Hazel en plein gros câlin à trois, on ne peut que sourire pour eux, jusqu’à lire les mots glaçants de la petite Hazel « C’est l’histoire de la séparation de mes parents. » Non ! Pourquoi ? Comment ? Non !! Cette phrase ne va tellement pas avec le magnifique dessin pleine page de Fiona Staples représentant ces trois là.

Voilà le pourquoi du comment d’une lecture aussi rapide pour ce tome ! On veut absolument, et immédiatement savoir ce qu’il va se passer. Et c’est là que l’on se rend surtout compte de l’attachement que nous avons pour ces trois personnages. Brian K. Vaughan, au travers d’un space-opéra passionnant et d’une richesse incommensurable, a su créer une famille, farfelue certes, mais une famille, crédible, drôle, attachante et qui symbolise à merveille les liens qui les unissent. On aime ces personnages, j’aime ces personnages. Et en lisant les mots d’Hazel mon cœur s’est emballé !

Et l’on se rend compte, à travers ce quatrième tome, que l’installation sur Jardinia ne fut, finalement, pas une si bonne idée. Certes, ils se sont éloignés du danger imminent des recherches de Continent et Couronne, peuvent offrir une vie plus décente, calme et joyeuse pour Hazel, mais les problèmes ne sont pas pour inexistant pour autant.
Marko vit mal d’être cloîtré dans leur vaisseau, bien qu’offrant tout le confort possible, il aspire à autre chose comme quotidien pour Hazel. Et décide, malgré le désaccord d’Alana, de sortir se promener avec sa fille, bien déguisé. Il va alors rencontrer Ginny, une prof de danse, avec qui le contact va bien passer, très bien passer même, cette dernière semblant avoir le feu où je pense…
De son côté, Alana, bien que faisant un métier dont elle rêvait, ne semble pas plus épanouie que cela. Le métier de comédienne dans le Circuit n’étant pas aussi amusant qu’il n’y paraît, et elle souffre aussi, et surtout, de ne pas passer plus de temps avec Hazel et Marko. Sa famille lui manque. Et c’est donc très facilement qu’elle glisse, peu à peu, dans la drogue.

Et lorsque, nos deux personnages, décident d’interroger l’autre sur Ginny et sur la drogue, au même moment, cela provoque des étincelles, un geste aussitôt regretté et une demande qui glace le sang. Une scène effroyable, point de départ d’événements encore plus terribles !...

Pendant ce temps, il se passe d’autres choses dans l’univers foisonnant de saga. Et la plus notable est sans doute la naissance du fils de Robot Prince IV, qui va avoir un début de vie très mouvementé le pauvre, et va être le point de départ d’une alliance improbable et alléchante entre Marko et Robot Prince IV ! Tandis que la sœur du Testament continue de traquer l’agresseur de son pauvre frère, qui fait des rêves assez… euh… particuliers…

Graphiquement, c’est toujours un régal de la part de Fiona Staples. L’artiste nous offrant des décors enchanteur et vivant, des personnages magnifiques (Alana dans sa tenue pour la publicité pour les céréales est juste à tomber). Tellement de lieux différents et riches, tellement de personnages farfelus et aux caractéristiques si différentes. Un terrain de jeu idéal pour une artiste à l’imagination débordante.

Bref, ce tome de Saga est un bijou ! Rien de dire de plus. C’est le tome où l’on comprend à quel point le travail de Vaughan et Staples est exceptionnel, lorsqu’on comprend l’importance et l’attachement que nous avons pour ces personnages !
Romain_Bouvet
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le 3 mars 2015

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Romain Bouvet

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