Ce tome est certes centré sur les personnages principaux, mais ce que beaucoup de gens oublient c'est que Brian K. Vaughan aime bien aussi critiquer la société (par exemple Y le dernier homme). Ainsi dans ce tome l'histoire prend place dans un pays (une météorite) où la guerre civile fait rage et des puissances extérieures (les cornus et les ailés) prennent part au conflit à cause de ressources stratégiques sur cette météorite. Ici l'auteur nous montre à travers une famille attachée à sa terre et à ses traditions et notamment sa religion le sort des civils dans la guerre, à qui il rend hommage. Ainsi il est assez cynique sur les politiques qui prennent des décisions et sont à des années de lumière du conflit, et montre que c'est eux qui ont vraiment du pouvoir sur le conflit et non les soldats. Le choix de de Sophie en est une illustration, de plus l'auteur nous montre que les politiques n'ont aucune idée des conséquences exactes de leur décisions. Enfin l'auteur nous montre où peut mener le fondamentalisme et laisse le lecteur juger de cela.
Pour ma part je n'ai pu m'empêcher de penser tout le long de cette lecture au conflit Syrien...
Sinon pour les personnages cela reste toujours aussi bien travaillé, les nouveaux personnages introduits le sont toujours bien faits et ils sont attachants. On peut comprendre que pour certains lecteurs une lassitude s'installe de ce côté là, peut-être aussi que cela est dû au fait que l'on ne voit pas à quoi peuvent aspirer nos héros puisqu'ils se sont enfin retrouvés.
Pour le dessin on a droit à de sublimes planches dans l'espace, et à 7 dernières pages d'une bonne intensité visuelle.