A l'époque de l'annonce de la reprise des aventures de Seiya et ses frères, je n'en croyais pas mes yeux: les plus grands héros de mon enfance étaient enfin de retour.
C'était en avril 2006, soit dix ans avant l'écriture de ces lignes, l'heure est au bilan.
Mais avant ceci, je voudrais souligner un point très important: On ne peut comparer l'oeuvre originale à toutes ses séquelles officielles et officieuses, lorsque j'entends des gens dire, ou que je vois écris:
"Saint Seiya Lost Canvas est la meilleure série de toutes les publications attachées à cet univers."
Peu importe la raison, sans l'oeuvre originelle, il n'y aurait jamais eu cette pléiade de séquelles et autres préquelles. Il est toujours plus facile de faire mieux, lorsque l'auteur vous a apporté un concept, une base solide et originale. De plus, Saint Seiya date du début des années 80, son style, le nekketsu (un genre très particulier de Shonen) est entièrement codé, et à cette époque là, on en était dans les balbutiements, c'était "la génération des fils spirituels de Tezuka".
Bref, tout ça pour dire que bien qu'étant encadré par des codes inhérents au genre, Kurumada a eu une riche idée, qu'il a peut être eu du mal à renouveler lors des 28 tomes de la première série (à chacun son jugement), qu'en est-il de ce Saint Seiya Next Dimension ?
L'action commence là où le dernier tome de la précédente série l'avait laissée. Seiya est cloué dans une chaise roulante, inerte tel un légume. Ses frères (d'armes) et Athéna se sont donné cette fois ci pour mission de le sauver. Pour cela, ils retourneront dans le passé, plus de 200 ans dans le passé, durant la précédente guerre sainte qui a opposé Athéna et Hades.
Là, nos chevaliers devront franchir une nouvelle fois (si si...) les 12 maisons du zodiaque !
Bon, là, je sais j'en ai perdu la moitié... attendez !!!
Sans rien vous révéler je dirai: Il faut du temps aux intrigues pour s'installer (oui, il y en a plusieurs). Le franchissement des douze maisons du Sanctuaire n'est qu'un prétexte, un fil conducteur autour duquel plusieurs intrigues parallèles viennent se greffer, ce qui rend ce nouveau chapitre beaucoup moins, linéaire et naïf que l'on pourrait le croire dans un premier temps en se rappelant les arcs précédents.
Pour ce qui est l'aspect graphique, le style bien old school de Kurumada n'a pas changé d'un trait, hélas oui ce n'est pas le chara design de l'anime que l'on doit à feu Shingo Araki, c'est le manga, mais les fans de la première heure sauront l'apprécier.
Par contre là où il y a débat c'est sur le choix d'avoir entièrement colorisé ce manga ! Utile ou inutile ? Beau ou laid ? Les avis sont divers et variés.
Personnellement, cela ne me gène pas, on dira que cela permet parfois d'ajouter de la profondeur de champ sur certains plans, personnifie certains chevaliers ayant des traits communs avec d'autres (je pense particulièrement aux chevaliers d'or) ou enrichie un manga au design dépassé pour un public jeune, ou ne connaissant l'oeuvre originale qu'à travers son adaptation animée.
Le réel problème que rencontre Saint Seiya Next Dimension ce n'est pas, son intrigue, la comparaison avec les divers spin off ou son aspect graphique:
c'est son rythme de parution.
Comme dit en introduction, cela fait 10 ans que la série est en chantier, et les chapitres du dixième tome ne sont seulement qu'en cours de prépublication au Japon !!!
Soit une moyenne d'un tome par an... on est loin du rythme habituel des publications nippones.
Alors oui, c'est là le vrai défaut de cette suite, car un manga se lit très vite, et à peine avez vous eu le temps de vous mettre dedans, qu'il vous faudra patienter longuement pour la suite.
Mais si l'on veut que le mythe perdure, il nous faudra brûler chaque étincelle de notre cosmos, présente dans notre porte feuille, pour que notre foi en Maitre Kurumada l'aide à aller au bout de son périple.