(spoilers dans la critique)
Saint Seiya : lost canvas : retrace l’histoire de la précédente guerre sainte à laquelle avait participé les mythiques Doko de la balance et Shion du bélier. On retrouve donc à travers 25 volumes écrit et dessiné par Shiori Teshirogi à qui Kurumada a passé le flambeau, le chevalier de Pégasse ici sous les traits d’un ado "Tenma" orphelin qui a pour seule famille son meilleur ami Alone qui se veut être la réincarnation d’Hadès et sa meilleure amie Sasha réincarnation d’Athéna. À partir d’une amitié déchirée par la guerre sainte, ceux-ci traverseront plusieurs combats/épreuves épiques ou non épaulés par les 12 chevaliers d’or et une flopée de figurants de bronze et d’argent…
Et après ? et après c’est sympathique mais pas épique. Le problème majeur de cette série c’est qu’elle est chouette à suivre mais qu’elle ne décolle jamais vraiment et c’est bien dommage malheureusement car on sent tout le travail et l’investissement de la mangaka qui nous laisse plusieurs notes/lexiques en fin de tome pour expliquer son travail. Bien que le début (qui reste la meilleure partie pour moi) est vraiment bien développée on sent par la suite qu’on tire dessus le plus possible pour sortir 25 tomes ce qui est beaucoup trop ! et qui provoque de ce fait beaucoup trop de longueurs et de répétitions dans le récit.
Plusieurs idées sont ici bien venues comme certains nouveaux spectres Kagaho du bénou pour ne citer que lui et d’autres déjà vus mais mieux développés que dans le manga d’origine. Le développement des juges surtout Radamenthe et principalement des chevaliers d’or est peut-être le gros point positif de l’œuvre. En effet, Teshigori prend soin de développer les 12 chevaliers d’or et même parfois de leur ajouter une technique supplémentaire au passage pour certains d’entre eux, le fait de voir les chevaliers du taureau, poisson, sagitaire, … mis davantage en avant est vraiment plaisant.
Cependant en dehors de ça, lost canvas souffre de plusieurs défauts qui faisaient déjà taches dans saint seiya mais aussi d’un manque d’originalité (ex : chevaliers des gémeaux qui veut tuer le grand pope, duel fraticide, stratégies déjà vues,…) le récit se heurte en plus ici à un coté trop conventionnel. En effet, le ton plus mature fait place à un coté plus manichéen, plus édulcoré à travers des combats et surtout des dialogues complètement niés, les spectres qui découvrent le pouvoir de l’amitié, de l’amour qu’ils méprisaient auparavant casse toute l’intensité. De plus, le fait de donner un cœur et des sentiments à certains antagonistes démystifie le côté démoniaque et cruel de l’armée d’hadès…
Les dessins sont bons mais trop brouillons je trouve, j’ai pu voir à plusieurs moments que le traits abstraits prêtaient souvent à confusion dans certains combats mais ceux-ci restent tout de même plus beaux que ceux de Kurumada.
Pour ce qui est des combats, ils sont franchement bien mis en avant pour la majorité, certains nous prennent vraiment et d’autres sont assez tirés par les cheveux ou donne un aspect de déjà vu mais dans l’ensemble ils se laissent lire.
La trame de l’histoire quant à elle prend une tournure après dix tomes trop répétitive, on passe chaque fois par les même situations c-à-d, la présentation d’un chevalier d’or suivi de son histoire et de son sacrifice donnant lieu à sa victoire sur un ou plusieurs spectres, les ayant à chaque fois sous estimés (ils prennent les chevaliers d’athéna pour des ploucs alors qu’ils perdent à chaque fois la guerre sainte faudra m’expliquer ^^…).
Autre petit défaut, il manque une totale prise de risque au niveau des chevaliers ici représentés. En effet, on suit le chevalier de Pégasse ce qui est logique mais malheureusement aucun nouveaux chevaliers sous une constellation jamais exploitée ne voit le jour ici, ce qui est assez dommage. De plus, Yato de la licorne (qui ressemble comme deux goûtes d’eau à Tenma ce qui pose parfois problème ) et Yuzuriha qui sont représentés comme les deux acolytes du héros sont totalement délaissés après les 10 premiers tomes et font vraiment office de figurants pour le reste… le héros Tenma est vraiment bien développé mais on aurait tout de même aimé avoir un ou deux chevaliers de bronze voir d’argent pour l’accompagner comme dans le manga d’origine.
Enfin bref, lost canvas est un manga sympathique à suivre qui offre aux fans de la série une chouette petite histoire. On retrouve l’essence même de la saga sans prise de risque ni originalité mais cela reste malgré tout bon dans son ensemble et reste surement l’œuvre la mieux réalisée quand on compare aux autres mangas de la série.