Lost Canvas, c'est la vie!

On ne va pas se mentir, Kurumada a fait de Saint Seiya sa petite vache à lait (pour ne pas utiliser un autre terme censurable). C'en est navant de voir à quel point il n'a aucun respect pour son oeuvre.
Mais dans ce paysage foisonnant de spin-off de piètre qualité, il y a une petite pépite : The Lost Canvas (TLC).

Teshirogi, son auteur, a fait un travail admirable sur cette oeuvre. Elle a su capter l'essence de l'histoire originale (ou plutôt son cosmos?!) sans pour autant la copier. On ressent à travers chaque tome tout son amour et tout son respect pour Saint Seiya, mais aussi une envie d'offrir un angle différent.

Alors oui, il y a l'éternelle critique du "mais pourquoi les Gold Saints ont la même tronche et les mêmes traits de personnalités que ceux de la génération future?", mais on s'en tape. Ca s'appelle du marketing, deal with it.

Mais J'avoue qu'il m'a fallu attendre le 3e tome pour être définitivement convaincue. Les deux premiers tomes sont pas mal faits, mais on reste encore un brin sceptique, parce que l'histoire n'est pas encore réellement lancée. Et puis c'est en lisant (dévorant?) le tome 3 avec le magnifique combat d'Albafica, le chevalier du Poisson, que je me suis dit "Merde, c'est vachement cool Lost Canvas, en fait! :o".

Au niveau de la structure narrative, ça ne prend pas la même base que l'oeuvre originale. Tenma n'est pas flanqué de 4 bons potes avec qui il doit aller tabasser les spectres un par un dans un temps imparti très court, pour aller sauver une Athéna qui se serait faite enlevée, pendant que les Gold Saints glandouillent au Sanctuaire (et même si j'adore quand même ça, faut bien avouer que ce n'est pas très évolué). Non, Tenma se bat seul contre ses démons. Et bien qu'il se fasse des amis sur la route, il sait qu'au final, le combat se joue entre lui et Hadès/Alone, et personne d'autre. Et ça rend l'histoire beaucoup plus centrée. On se disperse beaucoup moins, et on peut vraiment suivre l'évolution de Tenma.

C'est une approche différente, plus sombre. TLC nous offre ainsi un scénario au péripéties un peu plus variées, avec des scènes plus "horrifiques", des ennemis plus vicelards...

Et c'est là que Teshirogi fait fort, parce que malgré cette approche différente, l'esprit héroïque de fraternité, de sacrifice et de dévouement typique à Saint Seiya est là. Je ne me sens pas flouée comme dans Omega ou Soul of Gold, et je retrouve vraiment ce qui me tient tant en haleine dans la série originelle!

Ensuite, faut le lui reconnaitre, elle a chouchouté les 12 chevaliers d'or comme ils ne l'ont jamais été avec Kurumada! xD Ils ont tous eu droit à un %$#@+µ de combat épique, ils étaient tous valeureux et over-charismatiques jusqu'au bout! Chez Kurumada, en comparaison, on voyait bien qu'il avait ses chouchoux et ses têtes de turc :D (genre Shaka il éclate tout le monde, jusqu'à se faire un petit combat 1 VS 3 ex camarades Gold Saints (et pas des moindres :p), et à côté, il y a Poisson, Cancer et Taureau qui se font toujours later sévèrement.... xD)

Quelque part, TLC rend un peu justice aux Gold Saints laissés pour compte dans la série de base et redore leur blason.

Après, le reproche que je ferais, c'est que cette volonté de mettre en évidence chaque Gold Saint nuit au rythme de l'histoire (le passage en Atlantis, par exemple, ne servait pas à grand-chose à part faire un focus sur Degel). Je les adore hein, et c'était génial de découvrir leur petite histoire à chacun d'eux (ça fait penser aux God Warriors ^^), mais ça tirait en longueur l'intrigue principale.

Un autre point que je voulais mentionner, ce sont les personnages féminins. Comme dirait ma soeur, on sent que c'est une femme qui est derrière le scénario, car les personnages féminins sont développés de manière beaucoup moins simpliste (pour ne pas dire machiste... xD). Pandore, par exemple, fait autrement plus flipper que dans la série originelle, et Sacha est vachement plus active que Saori.

Enfin voilà, je ne dirai qu'une chose: Lost Canvas, c'est la vie! (surtout quand on voit les autres spin-off de caca prout)
Et pourtant, j'avais de gros a priori à cause du style de dessins (étant, comme beaucoup, très attachée aux traits de Shingo Araki), mais finalement, je me suis très vite habituée, grâce à la qualité de l'histoire. Ce n'est pas un style très original, mais je préfère ça au style trop original de l'Episode G.
Franchement, TLC, c'est ce qui se fait de mieux dans la franchise Saint Seiya après l'oeuvre de base (et je suis tentée de dire, après l'animé de base :p). Lisez-le!