Le dernier Jirô Taniguchi paru en France ? Samurai Non Grata, avec Toshihiko Yahagi au scénario. Un manga jusqu’ici inédit en France… et qui aurait pu le rester ? C’est à cette question que nous essayerons de répondre dans les lignes qui suivent.
Les années postérieures à la chute du mur de Berlin ont permis à plusieurs individus plus ou moins recommandables de se remplir les poches, ce qui alimente parfois une certaine rancoeur, en ex-Allemagne de l’Est ou ailleurs…. Les trois larrons que nous suivons sont un entrepreneur multilingue (Hongô), un ancien légionnaire (Norimizu) et une mannequin (Hu-ji).
Leurs tribulations nous permettent de voir reproduits certains lieux (surtout européens), de croiser certains personnages réels et d’avoir un aperçu de certains rapports de force internationaux. Et c’est à peu près tout.
Samurai Non Grata brille en effet du fait de plusieurs défauts. D’abord les missions s’enchaînent sans que l’on ait un quelconque sentiment de progression. La fin n’en est pas vraiment une (arrêt précipité du manga peut-être ?). L’humour, répétitif, n’est pas du meilleur effet. En gros dans chaque histoire vous retrouverez un moment où Hongô pète un câble car on est passé derrière lui (et il ne tient que 3 minutes au lit…), où Hu-ji gifle ou lance un verre ou autre à la tête des deux autres et où Norimizu joue de la gâchette. Peu d’innovations donc pour un trio qui tourne à vide. Hu-ji semble être là pour décorer, apporter une touche féminine.
Si on ajoute des missions qui se déroulent suivant un schéma assez identique, des intrigues qui peinent à accrocher et des problèmes de découpage (j’ai parfois eu l’impression que les planches avaient été retournées tant je peinais à suivre l’intrigue), on ne peut pas dire que le duo Yahagi - Taniguchi ait réalisé une œuvre qui restera dans les mémoires. Un mauvais appariement ponctuel. Cela arrive, même aux meilleurs.