En 2010, Stephen King a scénarisé le premier tome d'une saga de comics. Je lis son travail romanesque depuis des années, je passe une partie de mon temps libre en librairie, et pourtant je n'ai découvert ce doux mélange qu'il y a quelques mois. Je me désole. Je suis outrée. Je n'en reviens pas, parce qu'évidemment en plus d'être le combo du siècle, c'est évidemment un ouvrage de qualité. Bref, j'ai un tort profond a rattrapé, peut-être en en faisant la promotion.
La préface de l'auteur intitulée "Tais-toi et suce" se suffirait presque à elle même puisque la représentation moderne et romantique du vampire (coucou Edward...) en prend, à juste titre, plein la tronche : Quelques exemples de ce qu'un vampire ne devrait jamais être : un détective pâlichon qui boit du Bloody Mary et ne travaille que la nuit; un giton mélancolique de la Nouvelle-Orléans; une adolescente anorexique; un éphèbe diaphane aux yeux de biche. Alors que devrait-il être? Un tueur ma poule.
Les héros sont une star de cinéma qui va perdre sa naïveté et son innocence, ainsi qu'un hors la loi, Skinner Sweet, qui n'a plus besoin d'une bande de gros bras pour s'imposer depuis qu'il ne chasse plus pour l'or et le respect mais pour une bonne bouffe saignante. C'est cru, c'est sombre, ça se passe dans le Colorado et c'est une intrigue made in USA comme seul le maître du suspense sait nous en donner. Jeu avec les codes, dialogues dignes de nos meilleurs westerns, tout cela porté par le dessin de Rafael Albuquerque...arrivés au bout, on en redemande. Si la suite n'est pas du King, on peut dire que le travail d'équipe entre lui et Scott Snyder est très prometteur.