À l’occasion de la diffusion d’un entretien de Jun Mayuzuki au festival d’Angoulême de mars 2022, on apprenait qu’un recueil d’histoires courtes de la mangaka paraîtrait chez Kana. C’est donc en janvier 2023 que nous pouvons l’avoir entre les mains, avec une jaquette réversible et une traduction/adaptation de Misato Raillard.
6 personnages (qui figurent sur la jaquette) se déploient devant nous au cours des 10 histoires courtes du recueil (oui, certains personnages reviennent plusieurs fois). Tout en retrouvant des thématiques et des moments/instantanés que l’on peut croiser dans ses autres œuvres, cette anthologie m’a permis de découvrir certaines facettes de la mangaka que je ne connaissais pas. Voire que je ne soupçonnais pas.
Et cela fait du bien d’être surpris. Transidentité, boulimie, sex toy, jet de sperme sur un dos… on navigue dans des environnements où des personnages vivent sous le même toit mais sont comme deux étrangers l’un pour l’autre, où l’on attend des heures dans le froid pour se prouver sa valeur, où être une sorcière ne permet pas de tout résoudre d’un coup de baguette magique.
Peut-être le personnage qui m’a fait la plus forte impression est Imawano, pas tant pour son cache-œil que pour la façon dont la mangaka utilise l’œil découvert de l’héroïne pour jouer avec, nous faire passer différents messages et émotions par ce biais. Mais les autres récits ne sont pas en reste.
Jun Mayuzuki croque ainsi différents portraits qui se ressemblent (l’envie de rompre avec une situation qui ne satisfait plus…) et qui diffèrent (métier, âge…), sans donner l’impression de se répéter, de rabâcher. Confirmant ainsi que sur une décennie, les évolutions à l’œuvre ne lui ont pas faire perdre sa verve. Voilà que j’ai envie de relire Après la pluie…