Très bizarre cet album.


Cela commence plutôt bien ; l'idée de créer un camp de vacances suite à un burn out pour des Schtroumpfs qui représentent toujours un peu cette idée du communisme, c'est assez jouissif et on s'attend à une critique de la société intéressante sur le surmenage mais aussi à un miroir de la manière dont les vacances sont apparues dans notre société (un bien capitaliste au fond) lorsque le camp de vacances commencent à mal tourner. Malheureusement, on dirait que les auteurs ont pris peur ou bien qu'ils ne savaient pas trop quel point de vue défendre... car il faut bien le dire à un moment, tout va si mal qu'on dirait que les auteurs s'insurgent contre les vacances et qu'un village qui se porte bien est un village où les habitants travaillent tous les jours. Mais lorsque Grand Schtroumpf arrive sur place alors qu'on s'attendait à ce qu'il fasse ses sermons habituels afin de délivrer un message... rien n'arrive... à part Gargamel ! Dont on sent bien que les inserts jusque là avaient pour but de préparer ce coup de théâtre final qui permet de revenir à la normale... sauf que nos petits Schtroumpfs n'ont pas eu l'occasion d'apprendre quelque chose. Le camp a perdu de son charme, oui, mais rien ne dit que les Schtroumpfs n'y retourneront pas. Reste une critique de l'excès on va dire, mais c'est un peu faible et un peu dommage. Je peux comprendre que les auteurs n'aient pas voulu prendre le risque de vexer les lecteurs sur un tel sujet... mais dans ce cas autant annuler l'histoire ou bien axer sur l'excès de manière plus approfondie plutôt que de partir dans une direction et ne pas assumer en milieu de récit.


Pour ce qui est de la narration, ça se lit : je m'attendais à ce que ce soit mauvais, finalement c'est plutôt bien écrit, avec de petits conflits intelligemment résolus. À part pour l'arc concernant Gargamel qui, même s'il est mis en place très tôt en amont, reste un moyen facile d'amener une fin sans pour autant réellement résoudre les vrais problèmes. L'on notera que les sous-thèmes permettant d'exploiter cette idée sont nombreux, ce qui est bien dans un sens, car ça enrichit la narration, mais c'est aussi décevant car ces sous-thèmes sont à peine exploités (comme la drague un peu lourde des Schtroumpfs auprès de la pauvre Schtroumpfette...).


Graphiquement, c'est pas moche malgré une couverture pas des plus jolies. On sent que les dessinateurs dessinent des Schtroumpfs toute la journée, ils sont expressifs, bien articulés. Le découpage fonctionne même si on a l'impression d'être face à quelque chose de figé, sans idée nouvelle. Par contre, il faut admettre que dès que les dessinateurs sortent de leur confort, c'est moins beau : Gargamel poursuivi par un ours, c'est un peu mou visuellement, ça manque d'expressivité, d'action, d'épique... Les couleurs sont correctes.


Bref, ça se lit mais la fin est décevante, on dirait que les auteurs n'ont pas osé aller au bout de leur idée initiale.

Fatpooper
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le 31 mai 2019

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