Derrière le joli masque vantant l’intégration des hu (100% humains) et des creech, la ville de Hachisuka se fisure. Le passé et les discriminations à l’égard des robots sont têtus : les lois et les mots du maire ne sont pas performatifs, ils ne changent pas la réalité malgré leur appel au vivre ensemble. Et la révolte gronde chez le prolétariat des robots. Ces robots ignorés, exploités, méprisés comme le tiers état, veulent eux aussi être quelque chose. Pendant ce temps-là, règlement de comptes et parties fines ont lieu en différents points du territoire…
Hyaku veut elle aussi être quelque chose, retrouver son identité plus précisément. Si le lecteur en apprend plus sur ses origines dans ce tome – qui lui rappelleront peut-être un peu de mythologie – il prend aussi conscience d’autre chose. Si Hyaku poursuit sa moisson parmi les démons qui lui ont dérobé plusieurs parties de son corps et organes, au fur et à mesure de sa récolte quelque chose se grippe. En étant davantage composée de chair et de sang, la rage laisse place à la peur… les limites du corps humain apparaissent et une question se pose : Hyaku peut-elle retrouver son corps sans l’aide de ses prothèses mécaniques ? Cela rappellerait presque une autre interrogation : Guts aurait-il pu aller aussi loin sans l’aide de sa main mécanique ?
Ces deux mouvements qui traversent le tome rendent la rencontre entre creech et Hyaku encore plus nécessaire. Elle sera peut-être au rendez-vous du 3e tome et dernier tome de Search and Destroy, la version revue et corrigée de Dororo par Atsushi Kaneko.
On regrettera la présence de plusieurs coquilles dans ce volume.