Gabriele Dell'Otto trouve ici sa consécration chez Marvel. C'est magnifique, un style en peinture si impressionnant et saisissant. Il y a des pages qui font si réels, d'autres qui mettent en valeur les plus intéressantes caractéristiques graphiques des personnages. Tout est sublime du début à la fin même si à la longue le côté plaqué réel n'est pas non plus ce que je préfère (c'est génial mais je ne m'en lirai pas tout les jours du Dell'Otto).
Au scénario on a l'écriture très lacunaire de Bendis qui rend particulièrement attractifs les premiers épisodes. Il part sur le thème du terrorisme dans l'Amérique post 11 septembre et choisit la Latvérie comme allégorie de l'Axe du Mal de Bush. Néanmoins, comme souvent avec ce scénariste, la fin d'histoire est bâclée.
A noter qu'on découvre le personnage de Quake (Daisy pour les intimes) qui est excellente dans toutes ses apparitions.
Un plaisir pour les yeux, la satisfaction d'un event auto-contenu, Secret War c'est un bon petit comics en conclusion.
[Edit : Après relecture, j'adore vraiment le début de l'event, le ton mystérieux, les enjeux politiques et l'écriture affiné de Bendis pour les dialogues. Par ailleurs, Daisy et Lucia Von Barda sortent comme deux personnages forts de l'oeuvre et il est triste de voir que Marvel les aura plus ou moins laissé sur le côté de la route, alors que le potentiel était présent. Mais si la première moitié de l'oeuvre est excellente, la fin continue de me décevoir et tient la route grâce à Dell'Otto. On a donc le meilleur et le pire de Bendis en un seul comics.]Enfin, ça me saute aux yeux que Bendis faisait ici un premier jet pour ses New Avengers : une composition d'équipe identique, une intrigue pseudo-espionnage, un dessinateur très porté sur une atmosphère sombre, une armée de super-vilains. L'arc Breakout était déjà dans l'air.]