Sentry: Reborn par arnonaud

Bendis étant aller repêcher le perso des limbes de l'oubli pour l'intégrer dans ses New Avengers (un peu comme il l'a fait pour Luke Cage ou Spider-Woman, d'ailleurs), Paul Jenkins, le créateur du personnage, revient à sa création pour nous servir une seconde mini-série lui étant consacré.

Et là où dans la première série, il s'agissait de découvrir qui était ce super-héros du silver age oublié de tous, et quelle était la raison de sa disparition, dans cette nouvelle mini on se consacre vraiment au fonctionnement du héros. Est il, oui ou non, schizophrène ? Qu'est exactement The Void ? A t-il deux, trois identités ? Quel est ce souvenir oublié qui l'obsède tant ? Et d'où viennent réellement les pouvoirs de the Sentry ?

Je sais que le personnage, suite à sa participation aux séries vengeresse, n'a pas vraiment une super popularité aujourd'hui. Certains le considérant comme l'un des pires avengers, aux côtés de types comme Doctor Druid ou Gilgamesh. Mais le fait est que les mini de Jenkins sur le personnage, que ce soit celle d'origine ou celle-ci sont tout bonnement excellentes. Je les ai lue toutes deux vraiment avec un grand plaisir.

J'aime cette atmosphère si particulière qu'on les deux mini, crépusculaire, mystérieuse, étranges, mélancoliques... Ce héros torturé, surpuissant et pourtant si fragile mentalement, qui est aidé par l'étrange robot froid et tentaculaire CLOC qui choisit qui, dans le monde, pourra être sauvé par Sentry et qui ne pourra pas. Et il y a aussi son inquiétante et impressionnante Watchtower, une grande tour noir au design improbable, qui dénote complètement dans le paysage New-Yorkais où le gardien doré habite. Et puis il y a ces face à face au Void au cœur de la tour, ces séances avec le psy... Sentry est vraiment un héros unique qui s'éloigne rapidement de son statut de Superman-like. Comparé à un héros comme le Hyperion de Hickman, vraiment très proche de son modèle d'origine, Sentry a beaucoup plus de saveur (et à un super petit chien volant).

Ce qui m'a impressionné, c'est que malgré l'absence du génial Jae Lee, l'ambiance est quasiment identique à celle de la première. John Romita Jr. arrivant tout à fait à rendre l'ambiance lourde et anxiogène du récit, notamment aidé par les couleurs poisseuses de Dean White. Et puis il faut dire qu'il y a les narratifs puissants de Jenkins qui font également un énorme boulot pour nous plonger dans cet univers si particulier.

A ce titre, les trois premiers numéros, des one-shots posant les bases de l'univers du personnage, sont tout simplement brillants. Après, la narration change un peu, elle est moins dirigé par cet espèce de narrateur étrange qui tutoie Sentry, et les numéros se terminent plus sur des cliff à suspense, ce qui change un peu l'atmosphère globale, surtout qu'il y a en plus tout un jeu de remise en cause perpétuelle du statut quo du héros et de ce que l'on pense savoir de lui. Jusqu'à nous perdre complètement à un moment, en nous envoyant quasiment sur un elseworld plutôt touchant.

Au final, cette mini diffère de la précédente parce qu'elle donne toutes les réponses. C'est peut-être son point faible. Le héros a toujours eu un côté très énigmatique, qui faisait son charme. Là, à la fin de la mini, on sait tout sur the Void, sur l'état mental du héros, sur ses origines. Au moins, cette fois, c'est clair, et la relation morbide qu'entretienne Sentry et Void n'en reste pas moins passionnante et on referme la mini avec l'envie de lire toujours plus de comics de Jenkins et sur Sentry.

Franchement, une excellente lecture. J'ai beau faire un petit reproche, je me suis vraiment régalé de A à Z, j'ai été complètement absorbé par la lecture et je recommande les deux mini sur Sentry à tout les fans de super slips. Qu'importe ce qu'à pu faire le héros dans ses séries d'équipes (où je n'ai pas encore lu ses prestations, je dois bien l'avouer).