6ème tome de la seconde saison de la collection Sept, Sept Détectives met en scène les 7 copies de 7 détectives bien connues de la fiction policière, réunies pour enquêter sur trois meurtres réalisés par un tueur en série qui a eu la bonne idée d'inviter ces 7 héros pour qu'ils viennent à ces trousses. N'allons pas chercher midi à quatorze heures, amis numérologue, ce tome est pour vous plus que les autres encore !
C'est incroyable, j'en suis à mon treizième tome de Sept et donc je commence à bien connaître la formule. Globalement cette seconde saison ne me déçoit pas, les auteurs ayant depuis longtemps compris qu'avec un one-shoot et 7 personnages à mettre en scène, il fallait aller vite, très vite même. C'est donc d'autant plus étonnant de voir que Herick Hanna prend les 7 premières pages à simplement nommer ses personnages. L'occasion de dévoiler que chacun d'entre eux est une copie de célèbres détectives de fiction (on me souffle délicatement dans l'oreille que les droits auraient été trop chers à acheter).
Donc on se retrouve avec le schéma habituel, sept personnages, une mission (trouver le tueur en série), un univers. Le dessin de Eric Canete est de bonne facture, et la colorisation de Lou aide à mettre en scène Londres en 1920. La réalisation est belle, graphiquement c'est cohérent, unifié et jamais redondant. Plaisant à lire donc.
La narration est claire la majorité du temps (si ce n'est sur deux trois scènes sur lesquels le lecteur bute quand même pas mal, ce qui est regrettable).
Malgré tout, la magie prend à moitié. La raison en est que ça reste très conventionné. Que ça soit les personnages, l'évolution de l'enquête, les liens avec la "vraie vie" (Jack l’Éventreur au hasard), etc ... On est forcément habitué à cela si on a déjà lu de la littérature policière ou vu des films avec des tueurs en série (oui, Seven, c'est à toi que je pense!).
Attention, on ne passe pas un mauvais moment, c'est même très agréable. Il faut dire que c'est vraiment beau et que ça se lit rapidement. Ca se dévore même.
Mais la conclusion me semble un poil trop capillotracté ... Les solutions ex nihilo que nul n'aurait pu réellement voir venir (sauf inspiration divine, mais sans preuve cela dit), je n'aime pas ça. Je trouve que c'est faiblard et que ça détruit tout intérêt à l'enquête policière.
De la même manière, les protagonistes ont tous une personnalité qui est reconnaissable certes, par contre, leur utilité ... Là, j'attends encore, car rien n'est là. On a l'impression qu'ils servent le récit par leurs existences et non par leurs actions. Amenant, plus ou moins volontairement, Sherlock Holmes (ou sa copie plutôt) à amener la solution, bien nécessaire. Et sorti de nulle part, une nouvelle fois.
Résultat, une BD agréable certes, mais, comparé au genre dont elle est issue, on saurait s'attendre à mieux. Ca reste plaisant, notamment par la qualité formelle, mais le fond manque clairement de contenu.