Nouveau tome de la série Sept, avec Andory au scénario et Tony Semedo au dessin. Bon, autant dire qu'Andory se moque un peu de son propre titre puisque les Sept Naufragés n'existent pas réellement. 6 enfants, qui vivent dans un petit village sur une île, voient un septième larron arrivé de nul part avec eux. Mais qu'est ce que cette île, qui est Aràn, cet enfant sorti dont ne sais où et qui a une mission : détruire le phare ? Le titre apparaît bien vite comme un indice tant il est évident, très rapidement, qu'on est dans une ambiance mystérieuse, Andoryss souhaitant le faire comprendre immédiatement.
Le moins que l'on puisse dire c'est que cette nouvelle saison de Sept aime les histoire étranges où le paranormal est roi. Très vite on se laisse embarquer sur cette île qui tient moins de L'Île au Trésor que du Pays Imaginaire de Peter Pan. Un soupçon d'enquête et d'ambiance malsaine arrive bien vite, quand on comprend (très rapidement, donc ce n'est pas un spoiler) que cette île vole les souvenirs de ceux qui y vivent.
Le dessin est bien géré, Tony Semedo fait du bon travail quand bien même on aimerait pas les visages de ses protagonistes. On sent, effectivement, qu'il a un côté arrondi tout en longueur avec de grandes bouches et un regard pourtant très présent. C'est assez particulier sans être anormal pour autant, mais c'est vrais que ça peut surprendre certains. Personnellement j'ai trouvé ça bien dessiné, chacun a sa personnalité et est reconnaissable.
Au niveau narration c'est très fluide. On a un peu de mal, au début, à se rappeler qui est qui, beaucoup de noms sont donné. Mais ceci est plus un détail scénaristique (beaucoup de personnages) lié à une narration très vive dès le départ. Effectivement, dès la première page l'histoire commence. Notons, cependant, que la narration rend la lecture facile bien qu'un peu chargé, résultat : une pause sera nécessaire au milieu de l'ouvrage pour pleinement l'apprécier. C'est, en même temps, une marque de qualité, car l'histoire est vraiment complète et non pas survoler. On a le sentiment d'avoir vraiment un one-shoot de qualité et pas une idée traité trop rapidement. Globalement, la saison 2 de Sept a su tirer parti des erreurs de la première saison.
Au niveau scénario, on rentre facilement dedans. L'ambiance mi-policier mi-suspense est bien sympa et on se laisse prendre au jeu. On retrouve des petits accents de Sept Survivants sans tomber dans l'épouvante pour autant. Le traitement offrira d'ailleurs de grandes possibilités de lectorat, des pré-adolescents aux adultes. Si graphiquement ça pourrait aussi plaire aux enfants, je le déconseillerais cependant.
En effet, le scénario est relativement sombre au final et l'histoire originale bien que vers les 3 quarts du récit on puisse deviner tout ce qui suivra avec une extrême aisance, les indices qui ont été laissé sur le chemin ayant été trop grossier. Pour autant c'est plaisant, amusant et intelligent. On retrouve dans cette histoire l'extrême douceur et candeur des enfants sur un sujet pourtant grave et peu réjouissant.
Notons également qu'on a, à la fin, le double sentiment d'une utilité et d'un recommencement. Ce qui est parfait, on sent une évolution réelle pour les protagonistes et, en même temps, un retour à la situation initiale.
Je reviens sur le graphique mais c'est vraiment sympathique et lié à l'ambiance, un brin enfantine de l'atmosphère (qui est lié à des passages macabres quand même). Incontestablement le mariage est réussi et donne envie de voir d'autres productions du même duo.
Autre détail important, relativement spoiler, mais enfaite assez peu, il s'agit, à l'exception de Sept Missionnaire du seul tome où l'équipe ne compte ni morts ni traitres ... C'est quand même assez plaisant de sortir du schéma habituel. D'ailleurs, globalement, à aucun moment je n'ai retrouvé des caractéristiques de la saga Sept, prouvant que ce récit est vraiment à part (et c'est tant mieux). Le seul autre qui fut dans ce cas fut Sept Survivants également très différent des autres récits mais qui était quand même moins différent de Sept Naufragés. Finalement le seul point commun c'est le nombre de protagoniste.
Sept Naufragés est donc une BD originale, intéressante, peut être pas assez surprenante au final, mais plaisante. On s'intéresse à l'histoire, on est captivé, on a le droit à un beau récit sur une thématique des plus intéressante également. C'est vraiment une lecture qu'on ne regrette pas et un agréable moment à passer.