3ème tome de la collection Sept, j'ai donc mis 3. Non pas uniquement pour la blague mais pour révéler au grand jour la médiocrité de ce tome. Pascal Bertho et Tim McBurie reprennent les personnages de l'Île au Trésor, 20 ans après l'aventure décrite par Stevenson, et propose de leurs offrir une nouvelle aventure. C'est déjà sacrément couillu d'oser poursuivre cela. Et ça l'est au moins autant de lire Sept Pirates après avoir fini la saga Long John Silver (bien que j'ai détesté le dernier tome aussi ... Je sais, je déteste beaucoup de choses). Du coup, Pascal Bertho ne prend pas trop de temps pour décrire chaque personnage, le plus gros étant déjà dans le roman.
Jim, Benn Gunn, Dick, le docteur Livesey, Chien Noir, Gray et Bjorn (petit nouveau) vont donc revenir sur l'île de Flint pour prendre la seconde partie du trésor qui aurait été caché ailleurs. Là, on passe du "couillu" à l'intolérable, car il s'agit ici de réécrire ni plus ni moins que l'histoire de l'Île au Trésor, et rien que pour ça les puristes pourront s'énerver. Ce ne fut pas mon cas. J'ai trouvé le procédé un peu redondant, il faut l'avouer. C'est plus le manque d'innovation que je reproche. Un manque d'idée qui va se retrouver dans tout le récit tant il est prévisible. Or, là où ce côté "évident" était totalement assumé dans Sept Voleurs et où il y avait des idées spéciales dans Sept Psychopathes, Sept Pirates lui, n'offre rien d'intéressant mais en plus a un traitement d'histoire d'aventure qui laisse deviner des retombés.
Retombés bien faibles, il faut l'avouer, là encore, tout est déjà vu, tout est prévisible. L'histoire est assez médiocre, se contente d'aller très vite et ne traite absolument pas les personnages. Ce qui est fort regrettable dans le cas du capitaine Jeckhide (blague relativement mauvaise dans le nom). Le méchant de l'histoire apparaît comme un fanatique total de Flint, un homme qui admire le vieux pirate plus que tout et qui cherche à tout connaître dessus ... Et c'est tout. On a pas d'explication sur ce comportement de groupie, ni un développement psychologique. On ne sait si il veut lui-même devenir une telle légende, non rien n'est dit, rien n'est développé.
De plus, comme je l'ai dit, tout est prévisible, voir mal amené. Bjorn qui comprend comment lire la carte pour trouver le second trésor ... Or, il saisit cela en moins de 10 minutes. Je veux bien que l'imagination d'un enfant suffisent mais quand il a fallu des dizaines d'années et que rien n'a été compris ... Ca fait un peu exagéré.
De plus, la narration est assez lourde, et ça n'aide pas. On est limite assommé par celle-ci une fois ou deux. Un comble pour un one-shoot qui devrait nous tenir en haleine sur toute la durée (ce qui est loin d'être le cas).
Mais ce qui achève, c'est le dessin. Tim McBurnie réalise un dessin propre ... Non comme une qualité mais comme un qualificatif, c'est propre, presque aseptisé. C'est pas vraiment comme ça qu'on imagine l'univers des pirates. De plus, les personnages sont très carrés, fait de traits bien droits, très peu de courbes au final. Ajoutez y des couleurs bien ternes et un gros manque de vie apparaît. On a vraiment l'impression d'être tombé à côté du but. L'univers des pirates ne se fait pas du tout sentir et le dessin handicape grandement l'histoire. En prime, quelques personnages se ressemblent franchement ce qui n'aide pas non plus.
Un dessin totalement à côté de la plaque, un scénario cousue de fil blanc, une narration bien lourde ... Non, définitivement, ce tome n'a pas grand chose pour lui. Certes, il occupe et on aura un peu d'intérêt mais au final, même pour un format aussi compliqué que le one-shoot, Sept Pirates reste bien en-deçà de ce qu'il devrait.