La série de BD Sept est un concept qui veut offrir des histoires en un volumes, centrées sur un rassemblement de sept personnes ayant un qualificatif en commun, avec un chaque fois un duo (ou plus) scénariste/dessinateur différent. Ici Sept pistoleros donc, pour une ambiance western.
J’aime bien le concept même si il est souvent difficile à réaliser en un seul tome. C’est un peu le défaut de base qui s’applique dans beaucoup de cas : sept personnages ça fait beaucoup. J’avais déjà critiqué Sept mages, dans la même série, qui parvenait un peu à résoudre le problème en ayant des triplés d’une part, donc en réduisant la nécessité à cinq personnages uniques seulement, et en pouvant d'autre part se permettre de jouer sur un visuel bien plus fort, vu le contexte : il est bien plus facile de créer sept mages visuellement très différents, que sept pistoleros.
C’est donc ici le principal problème : si on excepte le pistolero qui ressemble à Lee Van Cleef, je n’arrive à en identifier aucun à la fin de l’histoire. Celle-ci n’est d’ailleurs pas très claire puisqu’après une présentation des quatre premiers pistoleros on enchaîne avec le cœur de l’histoire et les derniers sont présentés au fur et à mesure. Sauf qu’on s’y perd et que je ne suis même pas sûr qu’on ait droit à la présentation du septième. Et l’indien il compte ou pas parmi les pistoleros ?
Et ça sert à quoi une histoire avec sept pistoleros distincts quand leur talent n’est pas mis à contribution, sauf, en gros, trois d’entre eux : celui qui se sert d’une mitrailleuse et fait le ménage, celui qui « snipe » et le « magicien » ?
Un récit qui aurait pu être intéressant dans un autre contexte avec une histoire de manipulation, de gros sous, de vengeance, et une confession sur un lit de mort est bâclée à cause du format et la nécessité de donner des personnalités distinctes à de trop nombreux personnages.
La comparaison avec les Sept mercenaires n’aide pas. Elle est obligatoire, on parle de westerns et du nombre sept quand même, et les scénaristes n’essaient pas d’éviter cette comparaison, au contraire ils la forcent en choisissant une confrontation entre les sept pistoleros défendant leur abri, et une petite armée qui les assaille. Mais quand tout se règle à coup de mitrailleuses et de canons, on est plus vraiment dans une histoire de cow-boys mais dans la guerre.
L’idée centrale derrière le scénario est sympa, mais de toute façon bien trop longue pour permettre un traitement en un seul tome, ou alors il fallait réduire sévèrement le nombre de protagonistes pour que les présentations et la bataille prennent bien moins de place et donc ce ne serait plus « Sept ». Dommage.
Critique tirée de mon blog.