Serge & Demi-Serge
7.2
Serge & Demi-Serge

BD (divers) de Geoffroy Monde (2014)

Geoffroy Monde pratique



un humour absurde,



et quand sa puissance humoristique née de la simplicité dans De Rien m’avait absolument séduit, la densité des pages surchargées dans ce recueil d’aventures de Serge & Demi-Serge nuit à l’expression directe : les gags sont noyés dans un charabia qui les oppresse un tantinet, et enrobés de contextes construits et élaborés qui, malheureusement, ne participent guère à l’implication du lecteur.


Si l’auteur reste fidèle à lui-même, narrant



les mésaventures passablement anecdotiques de personnages monolithiques



dans un quotidien garni d’absurde, si quelques-uns de ces courts récits sont au-dessus du lot, il y a malgré tout une déception d’ensemble qui se dégage d’un fatras hétéroclite dense et chargé, comme si l’auteur avait cherché à trop en faire et que les artifices contextuels venaient alourdir les gags plutôt que les accueillir. Peut-être est-ce la lecture d’une seule traite qui ne convient pas, peut-être faudrait-il se réserver un ou deux récits chaque jour pour participer à la respiration de l’ouvrage…


On apprécie toujours certaines idées, on applaudit même devant cette équipe de super-héros un peu bras cassés qui débarquent au cœur du Sahara en vieille renault 4l pour piéger un peuple alien venu envahir la planète, on est ébahi devant cette poule invincible à laquelle pas un bolide ne résiste. Mais il faut bien souligner que ce sont avant tout



le fourmillement graphique et le style du dessin qui séduisent,



avant les gags qui tombent parfois un peu (trop) à plat…



Ah mais c’est normal, de pas être rassuré. C’est l’instinct de


conservation. Mais fais-moi confiance, c’est l’instinct le moins
utile. Oublie-le.



Geoffroy Monde explore les veines de l’absurde dans un ouvrage malheureusement trop fouillis pour complètement séduire. Comme je le dis plus haut, peut-être ne faudrait-il pas précipiter la lecture de Serge & Demi-Serge pour l’apprécier, toujours est-il qu’après une lecture en continu, mon cœur de lecteur ne s’est, dans l’ensemble, pas emballé. Celui qui apprécie l’absurde sous toutes ses formes trouvera là de quoi se réjouir, celui qui comme moi le préfère acerbe, franc et acéré, puissant de simplicité, errera un moment à travers la beauté des cases pour regretter, un peu,



le manque de mordant de l’ouvrage.


Créée

le 16 juil. 2017

Critique lue 92 fois

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