Seven Against The Dark - Demon Knights, tome 1 par Freytaw
Je vais vous parler de la chute de Camelot, emprunte de mystères et de complots. Jason Blood se voit « maudit » par Merlin lui même pour des raisons obscures évoquant la destinée. Madame Xanadu plonge dans le lac de la Dame pour rattraper Excalibur et ne va pas s’en sortir indemne. Et nous voilà des centaines d’années plus tard, dans un petit village perdu au milieu des montagnes. Une certaine « Questing Queen » un peu mégalo découvre que l’objet de ses désirs se trouve dans ses environs, et ce village est le seul passage possible vers son « graal ». Dans ce même village, le destin y a réuni sept personnes aux pouvoirs magiques ou physiques impressionnants. Certains d’entre eux sont des immortels (Jason Blood possédé par le Démon Etrigan, Xanadu, Vandal Savage, entre autres). Et d’autres, de simples magiciens ou guerriers de passage.
Paul Cornell nous sert de la fantaisie dans son plus pur style en mélangeant avec brio les légendes et les intrigues. L’histoire met un peu de temps à se mettre en place, et tout se passe quasiment au même endroit, mais l’intrigue n’en est pas moins intéressante. Profondément lié à l’histoire de Camelot et tout ce qui l’entoure, Cornell y insère aussi des éléments et personnages clés de l’univers DC ou d’autres légendes connues (la mention du Graal plus haut n’est pas un hasard) et s’en amuse totalement. Et ça fonctionne ! De plus, avec ce titre, on a vraiment la sensation de lire quelque chose de différent car déconnecté du reste de l’univers puisque l’histoire se déroule au Moyen-Âge. Cornell se fait là aussi plaisir et n’hésite à abuser de magie et d’éléments de fantaisie. Après tout, pourquoi bouder son plaisir justement ? De toute manière, l’univers DC n’a jamais été dépourvu de fantaisie ou de magie.
Les personnages quant à eux sont bien développés (même si j’ai personnellement un peu de mal à voir où il veut en venir avec Vandal Savage, mais je me pose sans doute trop de questions) et encore plus quand ceux-ci empruntent leur origines au mythe de Camelot. Cornell se permet de prendre quelques libertés à ce sujet, mais rien de bien choquant pour le néophyte (le fan absolu lui, je sais pas ce qu’il en pensera). Merlin, bien qu’absent physiquement du titre, reste un personnage central de l’intrigue et semble avoir pas mal de réponses, notamment sur Xanadu, Jason Blood (ancien apprenti de Merlin) et Sir Ystin dit le Shining Knight (qui est en fait bien une nana qui se la joue androgyne). Autres que ceux-là, on ne peut qu’apprécier la diversité des personnages. On a ainsi droit à une amazone de premier choix, Exoristos (oui oui, elle vient de la même île que notre chère Wonder Woman) ; un mec du désert qui se la joue « prince de perse », Al Jabrb ; le gros bourrin et grand méchant de l’univers DC (qui semble ne pas encore avoir choisi son camp), Vandal Savage ; et une nana un peu intrigante dont les pouvoirs sont associés aux chevaux et qui se fait tout bêtement appeler The Horsewoman dans un élan d’originalité. Il ne faut pas oublier les apparitions régulières et fulgurantes d’Etrigan, le démon lié à Jason Blood.
L’action est une des composantes principales de ce titre, et même si on se perd un peu parfois dedans, ça reste globalement lisible et fun. Voir l’amazone qui charge un rhinocéros géant, ça n’a pas de prix. Ou Savage et Etrigan qui charcutent des dragons non plus. Pour les plus subtils, il reste toujours les tours de magie de Xanadu !
Les dessins sont d’ailleurs magnifiques et très (peut-être parfois trop ?) détaillés. En tout cas, Neves fait un très bon boulot, aussi bien sur les personnages que les décors. Cela fourmille de détails et l’ambiance moyenâgeuse du titre en est d’autant plus parlante. Rien à redire. En plus, ses dragons sont super classe !
Un titre mature à l’ambiance particulière et unique que je recommande à tous les lecteurs DC amoureux de fantaisie. Et au curieux qui veulent voir autre chose que du super-héroïque dans un monde contemporain…