Une des histoires les plus classiques mais aussi des plus grandiloquente de Largo Winch se termine ici. Shadow se déroule dans un climat de surveillance. Suspecté de viol, Largo va devoir prouver son innocence, reprendre le contrôle de sa chaîne de télévision, retrouver Sarah Washington et mettre fin à un odieux trafic de prostitution forcée.
Ce tome est globalement très surfait et tombe dans l'exagération facile grâce aux méchants : amateurs de snuff movie et de trafic d'êtres humains. Les scènes d'action restent maîtrisées mais diminuent malheureusement la porté émotionnelle de par son manichéisme largement souligné. On regrettera aussi la faible part accordée à l'économie dans ce tome.
Heureusement quelques aspects sont particulièrement bons et doivent être soulignés. Ainsi on notera enfin un bon usage du FBI qui permet de ne pas avoir le sentiment d'institutions totalement inutiles (ce qui était un peu le sentiment de la licence jusque là). On appréciera une certaine dose d'humour et de bons mots, parfois cynique. Mais surtout, le grand point fort de la saga est Penny qui se révèle particulièrement efficace et capable d'agir sur le terrain. Nul doute que Van Hamme s'inspire ici du personnage de Tyler, présent dans le diptyque précédent.
Il en ressort un tome facile, convenu et dont les rebondissements demeurent prévisibles. S'intéressant plus au combat contre les salauds qu'à une réelle investigation, le tome finit par devenir très superficielle dès l'explication du complot.
On se dit également que ce complot est faible en genre : beaucoup d'effort pour une chaîne de télé sans parvenir, pour autant, à mettre de côté la menace de la vengeance de Winch. En gros, soit Van Hamme n'a plus d'idée, soit le trio de rapaces de ce tome est un peu idiot.