Emballé par les nombreuses critiques positives et les superbes dessins, j'ai fait l'acquisition des 2 tomes de Mathieu BABLET en une fois. Il faut d'abord reconnaître un très beau travail d'édition : des tranches toilées, le rapport qualité prix (220 pages à moins de 20€), la colorisation (en particulier sur Adrastée), le grand format mettant bien en valeur les dessins en doubles pages, ...
Le dessin, justement, c'est clairement le point fort de Shrangri-La. L'ambiance est très bien rendue avec une première partie orangée qui contraste avec la grande citée spatiale tout en tons gris dans laquelle se déroulera la majeure partie du reste de l'histoire. Les pleines pages très détaillées apparaissent comme des pauses contemplatives dans l'intrigue et renforcent cette ambiance. Je pense d'ailleurs que "Shangri-la" fait référence au monastère décrit dans le roman Horizon perdu de James Hilton.
Le scénario est ambitieux, sans doute trop, il mêle les thèmes classiques SF : le voyage temporel, les mécha, les modifications génétiques,... avec d'autres plus originaux :
- la société de consommation représentée ici par la corporation capitaliste Tianzhu qui crée et subvient à tous les besoins des habitants de la station : Tianzhu TV, TZ-Phones, Tianzhu-Tab, Tianzhu Fitness, Tianzhu Burgers, Tianzhu Immobilier, Tianzhu Bank
- l'éthique scientifique, jusqu'où l'Homme peut aller avant de se prendre pour un Dieu
- le racisme humains / animoïdes
Malgré cet univers riche, je suis resté sur ma faim, chaque thème est peu approfondi. Je me suis peu attaché aux personnages de Scott, Nova, Aïcha, John et Virgil : ils sont caricaturaux et n'évoluent pas. Quelques soucis de rythme dans la narration viennent aussi perturber la lecture.
Il manque peu pour avoir un chef d'oeuvre. Auteur à suivre.