Critique du 1er tome
Fuku (Shin'ichi Fukuda) est lycéen dans une petite région du Japon. Son rêve : être le plus grand supporter que la Terre ait jamais porté. Oui, il fait du "Ouendan" (les amateurs de jeux de rythme sur DS sont déjà familiarisés avec ce concept, d'ailleurs). Pour vous situer le personnage, pensez à Patty dans "Olive et Tom" mais en version garçon. Seulement, l'université arrive et il n'est pas très bon. Il part alors avec un ami à lui pour des révisions intensives à Tokyo dans une école très chère afin de mieux préparer les examens d'entrée dans les facs. Malheureusement pour lui, son pote n'a pas vraiment les révisions scolaires en tête mais plutôt les révisions de l'anatomie féminine. Pour cela, il emmène notre héros dans le quartier chaud de Shinjuku où ils feront connaissance avec le monde de la nuit tokyoïte. C'est aors que Fuku, jeune ouendan, va se retrouver à encourager des filles dans un Host Club (un bar à gigolos).
Shinjuku Fever est un shônen manga dans la lignée de Golden Boy : un jeune garçon ultra optimiste et naïf est plongé dans un monde pas franchement approprié à ce genre de personnalité. Heureusement, sa gentillesse et sa candeur vont le sauver, souvent malgré lui. Et bien sûr, tout ceci se passe alors qu'il est entouré de jolies filles. Le caractère sensuel est évidemment bien marqué et Mitsurô dessine les corps de ces jeunes filles avec grâce et volupté quand il faut mais sait varier aussi avec les travestis et les gigolos.
Il faut tout de même avouer que le pitch est complètement rocambolesque : mêler du Ouen avec des Host Club, on ne peut voir ça que dans un manga ! Le résultat est intéressant car le personnage principal est en contraste total avec son environnement de par sa naïveté et son innocence (des traits rappelant Yota dans Video Girl Ai voire le jeune Songoku) et ça permet à l'auteur de créer des situations dans lesquelles les personnages secondaires sont déstabilisés.
Mais une fois passé l'étonnement du pitch, j'ai remarqué les défauts. Je commencerai par la crainte que le principe même de ce manga ne puisse tenir sur la longueur. Je n'ai lu que le premier volume et le manga s'arrête au bout de seulement 10, ce qui est, a priori, une bonne chose. On sent que le thème sous-jacent de Shinjuku Fever est la fin de l'innocence et le passage à l'âge adulte. J'ai cependant du mal avec le dessin. Pour un manga dont l'attrait principal est clairement la gent féminine, les visages des filles ne sont pas à l'avenant. De plus, les situations sont vraiment trop incroyables, que ce soit pour Julia ou Nobuyo. J'ai conscience qu'il faille de la chance afin de générer des histoires mais trop c'est trop. D'une manière plus générale, c'est un manque de peps dans la mise en forme que je reproche à ce Shinjuku Fever. Je le trouve en fait plat : j'ai terminé le 1er tome mais je n'ai pas particulièrement envie de lire la suite.