La suite des aventures de A.I. au pays de Mass Effect.
Après un teasing sur le retour des Moissonneurs dans le tome 2, ce troisième tome se concentre sur le passé des principaux protagonistes. Le mécanisme est assez classique, les auteurs profitent de la hype créé par le cliffangher du dernier tome pour frustrer le lecteur et ainsi faire monter son attente. Une idée classique mais pas mauvaise en soi bien qu’à double tranchant. Il va falloir envoyer la sauce dans le tome 4.
En attendant, est-ce que ce tome 3 est une réussite en soi ? Selon mon avis, le résultat est en demi-teinte. Chaque protagoniste y va de sa petite histoire tragique mais, concernant l’originalité, ils ne sont pas tous traité sur un même pied d’égalité.
Attention spoiler :
Ça va du très moyen enfant maltraité qui se venge ou de la fille mal comprise par son papa.
En passant par le vraiment mauvais pour le passé du personnage de Andy. De tous les protagonistes, c’est le seul, à mon sens, qui avait besoin d’un background plus étoffé. Je me demandais comment le garçon, qui a passé son enfance avec un robot qu’il considérait comme son frère, a pu basculer du côté complètement opposé des liquidateurs sans état d’âme. Avec dix années écoulées, il y avait largement le temps d’insérer une histoire crédible pour expliquer ce changement mais il n’y en a pas. Andy décide d’oublier Tim-21 en une fraction de seconde parce que les robots deviennent le mal à ses yeux suite à la mort de sa mère. Aucune nuance, aucun questionnement. Je trouve cela un peu dommage.
Et puis, on a du très bon avec les histoires de bandit et de foreur. Ces deux histoires sont avares en dialogue et c’est là, la toute-puissance du récit. De la transmission d’émotions pure et dure par des chefs d’œuvre en aquarelle. Les illustrations prennent alors tous leurs sens pour donner des segments dignes de Wall-E. Là, on a vraiment du beau boulot.
Dans son ensemble, le tome reste agréable à lire mais n’apporte que peu d’éléments au récit et n’étoffe en rien les personnages, que du contraire.
Il aura au moins le mérite de m’avoir fait comprendre pourquoi j’ai une sensation un peu dérangeante à la lecture de l’œuvre depuis son début. Elle provient du décalage entre les illustrations et le récit.
Les illustrations me procurent une sensation d’onirisme voir de poétique mais le scénario, très classique dans ses thématiques, ne concrétise (pratiquement) jamais cette impression. Attention, je ne trouve pas le scénario mauvais, loin de là, mais alors que les dessins me font décoller, le récit me retient, la plupart du temps, au sol.
Cette impression de l’entre-deux chaises est ce qui explique ma frustration et ma note aussi basse pour un récit une œuvre qui pourrait mériter plus.
Je pense qu’elle aurait gagné à :
Soit avoir une illustration plus classique et se contenter d’être un bon petit récit de S-F sans prétention.
Soit posséder un scénario un peu moins cartésien pour se hisser au rang d’œuvre culte (les illustrations de DUSTIN NGUYEN auraient été parfaites pour un segment de SANDMAN).
A voir ce que donnera la suite de la saga…