« je ne dessine que ce que j’ai envie de dessiner » : dès le début de l’ouvrage, nous voici prévenus. Dans l’artbook de Little Thunder, dont la traduction est assurée par Miyako Slocombe, on croisera de tout, en fonction des envies, des influences, de la vie de l’artiste.
Les créations courent sur la période 2006-2019. Il y a des illustrations de femmes (surtout), des histoires en quelques cases, des photos de croquis sur carnet. On passe de créations type animation Disney des 1930´s à du comics, sans oublier une illustration qui pourrait figurer sur une jaquette de Shuzo Oshimi (Dans l’intimité de Marie). On tourne parfois l’ouvrage pour mieux lire les créations, on se fait parfois piéger par un sens de lecture qui n’est pas toujours de droite à gauche.
La palette de Little Thunder est donc variée, et quand elle passe au noir et blanc, on en prend encore plein les mirettes. Au fil des ans on suit son évolution, ses peintures du quotidien (depuis quelques années, elle réalise la coloration à la main, pas à l’ordinateur). Et on en apprend davantage sur cette artiste indépendante aux parents calligraphes grâce à plusieurs entretiens présents en fin d’ouvrage.
Si sa carrière a décollé en partie avec Kylooe (commande des éditions Kana, en 3 tomes, vous connaissez peut-être ?), l’artiste regrette quelque peu de faire plus d’illustrations que de mangas. Les prochaines années modifieront peut-être ce point.
En attendant, Sisterhood contient 4 histoires courtes dont une qui permet d’apercevoir la citadelle de Kowloon (ce qui ne laissera sans doute pas indifférents les lecteurs de Jun Mayuzuki…), une autre sur le rapport de l’artiste à sa création et deux autres sur des amies qui se rencontrent, boivent un coup et évoquent leurs existences respectives (une activité que semble affectionner Little Thunder).
En somme Sisterhood est un artbook complet (illustrations, histoires courtes, bibliographie, entretiens) qui fournit une excellente porte d’entrée dans l’univers de Little Thunder.