Le premier tome de Coffin Hill avait été une bonne surprise, pas un titre formidable car il manquait un petit quelque chose pour que le titre ne captive, ne soit vraiment top. Mais il offrait de très bons moments d’horreur à faire froid dans le dos, avec de somptueux dessins d’Inaki Miranda, véritablement excellent pour tout ce qui touche à l’horreur et l’effroi.


Dix ans se sont écoulés depuis la terrible nuit qui traumatisa à jamais Eve Coffin. Une nuit au cours de laquelle sa meilleure amie disparut alors qu’une autre sombrait dans la folie. Devenue agent de la police, Eve ne perd pas espoir de découvrir un jour la raison de ses drames. Elle en est convaincue, ce qui dormait dans les bois de la Nouvelle-Angleterre à cette époque y sommeille toujours, souillant l’âme de ses habitants, éveillant des secrets longtemps dissimulés et préparant méticuleusement sa vengeance.
(Contient les épisodes #8 à 14)


Outre le personnage principal, le gros souci de Coffin Hill se sont ces incessants bonds temporels, d’autant qu’ils interviennent souvent au mauvais moment. Le tome un en avait beaucoup, c’est également le cas ici.
Après être revenu chez elle, après avoir perdu son emploi, Eve Coffin a vu irrémédiablement et instantanément la sorcellerie et les horreurs qui l’accompagnent se jeter sur elle. Cela lui a cependant, néanmoins, permis de « résoudre », en quelque sorte, les tragiques événements d’il y a dix ans et qui ont provoqué sa fuite pour Boston.


Mais alors qu’elle pouvait espérer du calme, du répit, et surtout se prélasser dans les bras du shérif Nate Finn, un autre pan de son passé la rattrape et se retrouve en prison pour le meurtre d’un inspecteur de Boston ! Nous allons donc suivre, parallèlement ce qui résulte de cette arrestation, et les événements de l’époque ayant conduit à ce meurtre.


Dans le présent, comme à son habitude, Eve vit les événements sans rien laisser transparaître. Ce personnage bien qu’intéressant ne délivre aucune émotion, aucune empathie, ce qui fait qu’elle est assez chiante à lire, on ne ressens rien pour elle du coup ce qui lui arrive ne nous fait ni chaud ni froid. Encore une fois, la sorcellerie va la rattraper et elle va découvrir que plusieurs personnes, plusieurs sorciers voir plusieurs créatures lui en veulent et cela semble s’étendre à un vaste groupuscule en voulant à toutes les sorcières.


Dans le passé, en 2012, Eve intègre un duo d’inspecteurs sur une difficile enquête d’un tueur en série, le Ice Fisher ! Mais les deux hommes, les deux inspecteurs ne semblent pas s’intéresser à la jeune bleue pour les mêmes raisons. Et si elle démontre un certain talent d’enquêtrice, encore une fois son univers de sorcellerie la rattrape…


Encore une bonne intrigue, mais des passages d’une époque à une autre ennuyeux, des scènes qui semblent ne rien avoir à faire là, des personnages que l’on n’identifie pas toujours et une Eve Coffin, qui si semble toujours charismatique et forte ne nous laisse pas nous attacher à elle en ne nous transmettant rien. On s’intéresse aux événements mais à chaque fois que cela pourrait prendre on nouvel élément ou un nouveau personnage nous tombe dessus en balayant le château de cartes.


Graphiquement, par contre, c’est toujours aussi fantastique. Inaki Miranda nous offre une atmosphère oppressante, un univers horrifique et malsain, des personnages qui font froid dans le dos. C’est vraiment un univers superbe et magnifique à regarder, même si Sombres Desseins est un peu moins noir que le premier tome. Les détails sont là, pas forcément les décors par contre.


Bref, ce second tome de Coffin Hill me fait le même effet que le premier. Une intrigue sympa, des personnages intéressants, des dessins géniaux mais une héroïne non empathique, un schéma narratif pas toujours bien huilé et ce petit quelque chose qui manque pour rendre le titre vraiment incontournable.

Romain_Bouvet
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 17 févr. 2016

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