Pour moi la SF est souvent synonyme de froideur, d'un scénario creux vampirisé par un concept trop fort. C'est simple : il me semble que la plupart des oeuvres de SF gagnerait à n'être que résumées en quelques phrases (exemple typique pour ça : Black Mirror, la série dont j'ai adoré me faire résumer les épisodes en 2mn par un ami, et dont j'ai détesté voir le programme sans fantaisie se dérouler pendant 1h devant mes yeux).
Soon, lui, réussit à combiner les points forts de la SF avec des qualités qui lui manquent souvent.
L'amateur de SF saluera l'univers de la BD (le "lore", comme on dit en jeu vidéo) : un effondrement planétaire décrit avec moult détails géopolitiques et assez original et le découpage planétaire en zone habitable et vierges, le travail de documentation scientifique et l'effet de réel général.
Le non-amateur de SF que je suis, salue la puissance émotionnelle de l'oeuvre : une mère astronaute, sur le point de s'envoler pour un voyage sans retour dans l'espace, décide de faire un dernier tour dans les grandes capitales mondiales avec son fils, qu'elle "abandonnera" de fait bientôt sur la Terre. La relation difficile entre eux est magnifique, de même que les échappées initiatiques de l'adolescent, frustré de son abandon prochain. La fin est vraiment émouvante.
Seul point noir peut-être : un dessin parfois difficile à décrypter.