Soul Keeper
6.7
Soul Keeper

Manga de Tsutomu Takahashi (2011)

Sanctuary II – Patatras à Fukushima

Du Takahashi, je n’en ai que trop écrit à son sujet. Mes abonnés se seront néanmoins figurés qu’une dose de rappel m’incombait au nom de prescriptions qui, décidément, n’en finissent pas de m’échapper. Je l’ai écrit – et plus d’une fois –, cet auteur-ci est un Tetsuya Tsutsui avec de l’habileté de la plume et un quant-à-soi énoncé à bas bruit. Pour qui à l’ouïe fine en fixant le papier, la moraline s’entend de beaucoup ; de trop. Je n’ai effectivement pas encore digéré ma lecture de Neun.


Plus un auteur se sent investi d’un message et moins il a de choses à dire. Un propos politique, dans une œuvre, ça ne s’écrit pas : ça se suggère le plus allusivement du monde. Tant et tant que l’auteur lui-même ne doit pas avoir le sentiment qu’il fut formulé. J’ai appris beaucoup, politiquement parlant, en lisant Saikyou Densetsu Kurosawa ou Shigurui, et jamais, pourtant, la moindre leçon ne me fut adressée à moi ou un autre. Monsieur Takashi, j’écris ces lignes alors que je n’ai pas encore entamé Soul Keeper. Admonestez-moi de vos enseignements riches de vacuité et je vous laminerai en produisant des efforts considérables pour mieux parachever ma hargne.


Ça me sautera à la gorge pour me prendre toujours ensuite au regard, mais ses œuvres qui tiennent pour plus récentes dans sa bibliographie, pour ce qui est dessin, elles en sont imprégnées des esquisses d’Akio Tanaka. En une page de temps, la réflexion m’aura court-circuité tout le système nerveux : je ne pouvais pas ne pas voir autre chose.

L’affaire gravite autour du monde des esprits. On entame le périple comme jeté dans une ébauche de Soul Society, pour ce que la conception de l’âme a de matériel, dont les canons nous seront jetés avec désinvolture en trois pages de temps. Le principal ne manquera pas, quant à lui, d’évoquer un certain Enma Jr., figure éminente du monde des esprits en d’autres registres.


Très vite, l’aventure s’écrit avec des moufles. Sans subtilité aucune, le personnage principal doit faire office d’ange gardien au Premier Ministre japonais, un homme dont on devine en trois pages que celui-ci est rongé par le remord. Quelques indices très subtils le laissent entendre. Son alcoolisme triste ou ses nuits parsemées de rêves tourmentés où il énonce ses regrets à voix haute…


Je veux bien que dessiner de telles planches prenne du temps, mais il faut peut-être ne pas négliger l’écriture pour autant. L’exposition qui suit est franchement malhabile alors qu’un subalterne énonce et résume dans les détails la situation du Premier Ministre qui nous est présenté… à l’intention du Premier Ministre concerné. Un tel manque de discrétion, même si on l’habille d’un dessin appréciable – qui me laisse très vite de marbre pour ce qu’il a de glacé – a presque des accents d’amateurisme. J’imagine qu’il fallait introduire rapidement le sujet.

Et on insiste encore, et on insiste toujours, rien que pour nous dire à quel point le Premier Ministre se sent seul. Dickens, c’est pas juste des malheurs qu’il nous narre, il y a des altérités par instants. Passer près de dix volumes à se morfondre et à se dire « Oh, ce pauvre petit monsieur tout de même, il en a des malheurs », je me vois mal dans ce rôle. Non pas que l’empathie me fasse défaut, mais parce que le misérabilisme m’intime à me rire de la misère qu’on me présente. Tout va mal dans la vie du Premier Ministre, y’a de l’ombre partout. Ah on est loin d’un Premier Ministre autrement plus flamboyant – et mieux écrit – en la personne de Monsieur Yuri Kanpei. Ici, en revanche… ça tangue plus dans les eaux poisseuses d’un Sanctuary où des protagonistes aux joues roses et aux nobles idéaux n’ont qu’à cœur les intérêts du peuple.


T’y crois à ton histoire, Tsutomu Takahashi ? Même si le Japon en est pas rendu l’état de la France pour ce qui est du personnel politique, il y a en son sein, je crois, un joli ramassis de crapules qui y infestent cabinets et parlements. En régime démocratique, on n’y trouve jamais de belles âmes en hauts lieux. Alors le coup du Premier Ministre qui porte sur lui tous les malheurs du monde parce qu’il l’aime, son peuple… ça ne me suggère qu’un soupir facile.

C’est ça la recette Tsutomu Takahashi : du faux-sombre, comme il existe du faux-sucre, lourd et pesant quoique planant le long de l’histoire, pour recréer en boucle, d’une œuvre à l’autre, l’exacte même atmosphère avec au milieu de la carré, un protagoniste fataliste dans son esthétique. Elle n’a plus rien d’authentique, l’atmosphère, dès lors où elle se partage si généreusement avec le moindre récit qui passe. Il y a de la posture dans la forme, clairement. Une qui prend cruellement le pas sur le fond.


Naturellement – et cela n’aurait pu être admissible autrement – tout le reste de l’arène politique, à l’exception de notre héros, n’est qu’un panier de crabes. Maléfiques, les crabes. Ils sont méchants pour la finalité de l’être. C’est à se demander comment une âme aussi pure a pu frayer si longtemps en leur sein en atteignant en plus le poste exécutif suprême. D’autant que le Japon est un système parlementaire… donc ce sont ceux-là même qu’il combat qui l’ont porté au poste de Premier Ministre.


Il n’y a que les requins pour nager avec les requins. Le personnage de Kasuga n’a pas de sens. Il a été pensé comme le personnage d’un conte de fée qu’on aurait jeté dans un pseudo-réalisme déjà mal ficelé. Voudrait-on y croire à son épopée – exception faite du volet surnaturel impliquant Riyon – qu’on ne le pourrait pas. Une oie blanche qui subsiste au milieu des hyènes, ça ne tient pas.


Le monde, ici mal écrit, est pourtant bien fait. Les salauds ont tous des têtes de salauds et les gens biens des trognes séduisantes. Ce qu’on y lit est infantilisant au possible. Ça n’en finira d’ailleurs pas de l’être puisque Kasuga, après s’être senti pousser une paire de couilles à la suite de sa première rencontre avec Riyon, bouscule les conventions établies en petit rebelle. « Vous, les ronds de cuir, je vous honnis » sera grosso merdo le résumé succinct des discours qu’il tiendra par la suite. Il insultera le régime, pissera sur le Parlement – en étant élu dans un régime parlementaire, rappelons-le – et partira seul en croisade contre les vilains politiciens qui n’ont pas des idées propres comme lui…


On rejoue Sanctuary. Dante n’avait fait qu’une incursion en Enfer, mais moi, on m’y ramène sans cesse à trop lire inconséquemment comme je le fais.

Ce n’est assurément pas se fourvoyer que de dire que Tsutomu Takahashi, à ces morceaux collants de Sanctuary, y a mêlé des éléments entiers de Death Note avec ces histoires d’anges gardiens – des Shinigamis en gros – et les manigances qui se mêlent à l’artifice. À peu de chose près que rien d’intelligent n’en résulte. Daiki est un Light Yagami et Kubo son Death Note : c’en est si limpide qu’on ne peut que rire de la grossièreté de l’occurrence. Les modalités des Death Note y seront simplement orchestrés par des voies plus controuvées, comme pour dissimuler au mieux la honte de s’être permis des emprunts aussi généreux dans une œuvre pourtant connue de tous. Les personnages en course sont évidemment tous excessifs et grotesques, toujours à s’exhiber dans la posture sans jamais avoir une personnalité à mettre en avant. Ôtez les traits du dessin qui les compose, et d’eux, il ne reste rien. L’esthétisme, chez Takahashi est un vernis autant qu’une vaseline ; on y fait tout rutiler pour mieux faire glisser le reste ensuite.

J’avoue avoir osé espérer un manga traitant des arcanes de la politique politicienne japonaise avec sérieux. Un House of Cards nippon, y’aurait matière à écrire je crois. Il n’y en aura évidemment que pour la bataille larvée menée entre Riyon et Kubo avec des pages pleins de dessins « trop classes tu peux pas test » venus apporter au récit une cascade de pauvreté conceptuelle joliment peinturlurée. De même que la misère y est moins pénible au soleil, l’absence d’un scénario intéressant passe mieux avec des dessins élaborés. Paraît-il, du moins.

Du pathos en veux tu en voilà, des larmes qui abondent sans que la tristesse jamais ne nous parvienne, des bons sentiments navrants d’une naïveté outrancière, c’en est plein, Soul Keeper. Il n’y a là que des déballages d’émotion incapables de titiller la moindre sensibilité.


Avec Sanctuary, on avait des tas de bonnes idées politiques. Des qui vous arrachent un sourire venus vous ouvrir la gueule en deux. Je me souviens encore de ce plan brillant consistant à faire venir des millions d’immigrés venus d’Asie du Sud-Est pour que « La jeunesse japonaise cesse de tout considérer comme acquis ». Une déstabilisation démographique majeure – avec tout le chaos que ça suppose – au nom d’un dumping social annoncé avec un sourire plein d’allant. Eh bien, avec Soul Keeper, quand on s’attarde sur les choses du politiques – un chapitre sur vingt environ – on a aussi droit à son lot de surprise. Kasuga, il est tellement brillant, qu’il compte débarrasser le Japon du nucléaire. Ah l’éminence intellectuelle que celle-ci ! C’est pas bête, comme ça le Japon pourra s’en remettre à ses ressources naturelles pour alimenter son parc électrique très gourmand en énergie considérant l’urbanisation avancée du territoire.

Ressources qui sont… ah oui. Inexistantes. Ils devront donc dépendre de la Russie pour importer du gaz et du charbon, ce qui aliénera leur souveraineté énergétique – cruciale – en faisant peser des coûts autrement plus considérables sur le maintien des infrastructures au Japon avec, en bout de course, une inflation dans un pays où les prix sont déjà remarquablement élevés.

Du grand Kasuga.


Mais le problème, c’est que ces grands altruistes, de leur propre aveu, font face un obstacle : le peuple. Y veut pas s’éclairer à la bougie, le con ! Ces aimables personnes aux idéaux flamboyants et humanistes font même référence à leur propre peuple comme des « Japonais bornés » ; ces mêmes « Japonais bornés » dont ils prétendent vouloir le meilleur, preuve d’un mépris populaire dégueulasse, néanmoins envisagé au nom du Bien ! Défiez-vous de ceux qui souhaitent parler en votre nom pour votre bien. Défiez-vous-en d’abord, et écrasez-leur la gueule ensuite. Heureusement, comme tous les amoureux du peuple, les gentils ont dans l’idée de manipuler l’opinion publique, afin de la tordre à leur avantage pour leur vendre une politique qui va à l’encontre de son intérêt. Mais au nom de belles idées, attention ! Pour ceux qui ne me croiraient pas, tout est dans le chapitre trente-six.


Quand je vous disais que je pouvais faire des raccourcis faciles pour joindre du Tetsuya Tsutsui à Tsutomu Takahashi, démonstration en est faite. Y’a rien de plus con qu’un auteur qui se croit politisé. La plupart n’ont pour culture politique que les truismes ânonnés par les médias de masse. Tout ce qu’il ne faut pas suivre comme directives en matière d’énergie, d’écologie, d’éducation, de sécurité, d’emploi, de planification économique et d’administration du territoire ; ils plongent dedans la tête la première. Vous en connaissez beaucoup, vous, des artistes engagés qui ont eu un jour raison sur quoi que ce soit ? Ce sont pour la plupart d’éternels adolescents dont la convictions politiques sont dictées par les hormones et les bons sentiments enfantins.


Je t’en foutrai du « Si tous les gars du monde se donnaient la main », au bout du bout, vouloir le bien des autres à leur insu, ça conduit à tous les totalitarisme bienveillants et démocratiques dont on nous fait la réclame avec un sourire Colgate. Le despotisme mou dans un marais, joli projet.


« Gneugneugneu, Fukushima ! Plus jamais ça » qu’on nous dit.

Combien de civils morts dans les radiations de Fukushima ? Mmmh, mmmh ? Oh ?! Un seul travailleur qui a été exposé de très près ? Mais je croyais que le nucléaire était « sale » et destructeur. Alors que les centrales à charbon sur lesquelles auront besoin de se reposer les Japonais grâce à une BRILLANTE politique énergétique de Kasuga, elles, elles sont proooopres, comme dans cette fabuleuse Allemagne qui en sort du nucléaire, pour accessoirement sortir de l’histoire au passage. L’empoisonnement aux particules ? Les maladies respiratoires ? Euh… je… c’est rien que des conneries du lobby du nucléaire ! L’incident de Fukushima, ça aurait pas comme un rapport avec le fait que la centrale fut construite au beau milieu d’une faille sismique ? Que les normes de sécurité internationales ne furent pas respectées ? Ah mais non ! De grâce, je n’en puis plus, mes émotions sont à fleur de peau, jetons plutôt le bébé avec l’eau du bain, annihilons notre balance extérieure, alimentons l’inflation et empoisonnons-nous l’air au nom de l’écologie et du plus jamais ça.


C’est à tempérer ; un usage délibérément imprudent et inconséquent des centrales nucléaires donne lieu à des incidents graves dont le monde fera les frais à force que les Japonais déversent leur merde dans le Pacifique. Mais le traitement qui est fait du sujet – puéril et risible – par Takahashi, décrédibilise les seuls semblants de critique pertinentes qu’il pourrait adresser.

Les claques qui se perdent… Dieu merci pour le Japon, le Premier Ministre d’alors a su tempérer les esprits et relancer la filière du nucléaire. L’âge de pierre un lendemain d’optimum technologique, ça a pas l’air de les tenter plus que ça.


Bien sûr, honnêteté intellectuelle oblige – c’est bien connu chez les « gens de gôche » - le parti opposé à Kasuga et son génie politique sera caricaturé dans les grandes largeurs, en travestissant sans pudeur leur argumentaire pour ne laisser place qu’à des sophismes grossiers. Le lobby nucléaire sera par ailleurs si méchant qu’il coupera l’électricité à Tokyo pour menacer Kasuga. Mais qui, pour croire à des conneries pareilles, qui ? Les méchants très méchants et les gentils très gentils (bien qu’ils aient tort sur tout), y’a rien pire pour décrédibiliser son propos. Je maintiens : c’est du Tetsuya Tsutsui mieux dessiné. Rarement j’ai été confronté à un récit politique aussi puéril et mesquin pour ce qu’il avait de mensonger.


Et bien sûr, Kasuga décide de s’exposer délibérément aux radiations de Fukushima pour se laisser ensuite mourir des conséquences du nucléaire.

C’est exactement comme si j’allumais le gaz chez moi à fond, que je craquais une allumette par-dessus et, après m’être réveillé au service des grands brûlés, je me mettais à m’exclamer « Regardez où ça nous mène la cuisine au gaz ! ».


CE CON ! PARCE QUE C’EN EST UN, ET UN BEAU SPÉCIMEN… IL A… IL A LITTÉRALEMENT…. BU L’EAU DU BASSIN DE DÉCONTAMINATION DE FUKUSHIMA, POUR PROUVER QUE LE NUCLÉAIRE ÉTAIT DANGEREUX ! (chapitre 45 pour ceux qui ne me croiraient pas).


Si vous connaissez des sophismes plus débilitants et plus tragiques, je suis tout disposé à ce que vous m’en fassiez part. Jamais, on n’aura si bellement fait honneur à l’histoire de la connerie humaine qu’avec Soul Keeper. Je vous le dis… le niveau de bêtise intellectuelle y est si navrant que même un élève de maternelle voit les malfaçons, celles-ci étant aussi béantes que crasses. Et le plus drôle, c’est que l’auteur, en narrant cette frasque guignolesque, s’imagine en plus s’être paré d’un plaidoyer sérieux à même d’annihiler tous les arguments des tenants du nucléaire.

« Ah oui, c’est profond comme œuvre. Si j’avais su qu’on ne pouvait pas boire l’eau où est trempé l’uranium de la centrale, jamais je n’aurais soutenu cette forme d’énergie civile, vite, remettons-nous en aux centrales à charbon »

Tsutomu ?! Tu crois qu’un jour quelqu’un se fera sérieusement cette réflexion ? Si un tel incident arrivait, la planète entière s’exclamerait plus assurément :

« Mais ce type est complètement con. Qui, avec un poil de jugeote boirait une eau qui a été précisément faite pour être exposée aux radiations dans le cadre de l’exploitation de l’énergie nucléaire ? »

Il s’imagine quoi, Takahashi ? Que les travailleurs du nucléaire ont creusé une piscine dans la centrale pour y nager le crawl au milieu des barres d’uranium ? Qu’il soit malhonnête intellectuellement, ça se comprend, il est de gôche (à ne pas confondre avec la gauche) et, de ce fait, se retrouve forcé de faire rentrer des ronds dans des carrés ; de tordre la réalité pour l’adapter à son petit paradigme pour débile léger. Mais qu’il soit con au point de s’imaginer qu’il tient un argument avec un exposé aussi risible, c’est au-delà de tout. Même Sandrine Rousseau détournerait le regard, gênée de lire une bêtise pareille. Ah il est loin le temps de l’écologie abordée sérieusement et pertinemment dans un manga.


Et bien sûr, la narration, orchestrée par le même malade, conduira tous les protagonistes de l’histoire à admettre que le Premier Ministre fut fort avisé d’agir comme il l’a fait. De là, le gag n’en finit plus. Ah c’est à mourir de rire, d’autant plus que ça se prend très au sérieux, mais d’un sérieux de pitre qui s’ignore ; ce qui n’accentue que mieux l'hilarité de qui se fait lecteur de ce cirque. Un ami, lorsque je lui évoquais la scène, me disait que ça ressemblait à un pitch des Simpson. Et Takahashi, malgré le ridicule de sa démarche, persiste, toute honte bue, à se penser pertinent et éclairé à ânonner ses inepties comme il le fait. Si Soul Keeper ne se pensait pas comme un Seinen intelligent – je pouffe rien que de l’écrire – il pourrait figurer à son corps défendant comme un des mangas humoristiques les plus désopilants qui aient jamais pu exister.


Pour ses autres œuvres, je lui laissait le bénéfice du doute, à penser qu’à défaut d’avoir de l’intellect, il avait au moins une sensibilité, le père Takahashi. Il n’en est rien. Oh c’est criminel d’être aussi con que lui. Faudrait un alinéa ou deux dans le code pénal pour corriger ce genre d'incurie, l’ordre social en dépend je crois.


Le ridicule ne tue pas. Le cas contraire, Takahashi serait mort cent fois en écrivant ce qui lui venait au bout du stylo. Le personnage de Kubo a moins d’épaisseur et de nuance qu’un méchant Disney, apparemment orienté vers la destruction et le chaos par stricte cruauté. Ah oui, et aussi parce que sa petite sœur s’est suicidée un beau jour ; car il fallait bien bricoler une origine à la Haine avec, pour garnir le tout, un Flash Back aussi long qu’il est indispensable. Ça situe, là encore, toute l’envergure du travail porté sur l’écriture des personnages et du scénario. Ou plutôt de la blague qu’on présente comme tel.


Batailles de pouvoirs psychiques et écologie pour gogols, je ne savais plus où donner de la tête, aussi l’ai-je encastrée à plusieurs reprises dans le mur le plus proche tant tout ceci était d’une pauvreté créative et intellectuelle flagrante. Et à vous qui lisez « psychique », n’espérez pas renouer avec les grandes heures de Katsuhiro Otomo. Car si ce n’est faire étalage d’esquisses chargées et supposément somptueuses – de la pose, là encore – vous ne retrouverez rien de satisfaisant.

Ce que j’ai lu était prodigieusement stupide et mal éthéré. Qu’un auteur soit si mal luné politiquement et malhonnête jusqu’aux dernières outrances m’amène à penser qu’il doit être révéré comme pas deux en France.

Créée

le 31 août 2024

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Josselin Bigaut

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