Ce manga est quasiment parfait, il raconte d'une manière admirable ce que l'on a tous vécu : l'amour perdu. Si je dis qu'il le fait de manière admirable c'est parce que dès le début on sait que ça ne va pas durer, on parle de souvenirs, on la le décompte en heures des souvenirs qu'a le héros d'Emanon. On sait donc que la rencontre sera très brève, mais qu'elle sera marquante.
Le héros c'est tous les jeunes adultes, un garçon au cœur d’artichaut qui rencontre une fille par hasard, j'aime cette banalité... Ce premier regard qu'il a sur elle : elle fume trop. Elle ne lui tape pas immédiatement dans l’œil et au fur et à mesure de la soirée qu'ils passent ensemble dans un ferry ils vont parler, échanger... et se rapprocher.
Comme toutes les belles histoire d'amour, ça finit mal... enfin mal... ils se séparent, et il ne reste que les souvenirs du moment passé ensemble. J'aime l'idée que ça hante le héros, qu'il continue à mener sa vie, comme un zombi, sans joie, hanté par ses souvenirs mélancoliques.
Bref, j'ai trouvé ça extrêmement juste. Tout est fait pour que l'on s'identifie au héros et que l'on s'attache à cette Emanon.
Le seul truc sur lequel j'ai un tout petit peu de réticences c'est la fin... mais bon... je comprends et elle a sa propre beauté, j'aurais préféré un truc plus triste encore, plus mélancolique, mais ça se termine quand même avec une idée magnifique (et c'est toujours bien exécuté) et mine de rien l'auteur arrive quand même à me faire apprécier cette fin, qui n'est pas celle que j'attendais et que je désirais. Et c'est la force des grands récits.
Franchement c'est un pur régal.
C'est d'autant plus un régal qu'il va plus loin que la simple romance, qu'il y a une réflexion sur le temps qui passe, sur l'univers, sur la vie, sur le sens de la vie... sur le fait de laisser une trace dans l'univers et c'est grisant.