Avant-propos : Au risque de choquer mes - nombreux :p - lecteurs, je vais, pour cette critique rompre avec mon style d'écriture habituelle en utilisant la première personne du singulier : Spawn fait partie des comics qui m'ont marqué à bien des égards et je préfère nettement aborder la question de cette Renaissance avec un point de vue qui se veut beaucoup plus personnel qu'à l'accoutumée.


Déjà enfant, j'étais un grand fan de Spider-Man et surtout de ce qui était pour moi son ennemi le plus intéressant : Venom. Autant vous dire Spider-Man 3 ne me laisse pas un bon souvenir et que je n'attends pas grand-chose du film qui arrive avec Tom Hardy dans le rôle titre. Tout l'intérêt du personnage, au-delà de son anti-héroïsme assumé, repose dans ses pouvoirs : il est une version monstrueuse et dégoulinante du Tisseur.


Quelques années plus tard, alors que je me lançais dans les comics de façon beaucoup plus assidue, j'ai découvert le magazine publié par Delcourt : Les Chroniques de Spawn. Ca m'intriguait, parce que Todd McFarlane n'était autre que le créateur de Venom et que suivre les super-héros en kiosque, c'est quand même vachement cool. C'est là que j'ai fait la connaissance de Jim Downing.


Et non, je ne suis pas un puriste : mon premier Spawn est le deuxième, celui que tout le monde préfère oublier. Pourtant, il a quand même vécu des aventures super-chouettes et permis à toute une génération - la mienne - de découvrir l'univers de Todd McFarlane. Mais j'avais compris qu'il me manquait quelque chose et j'ai commencé à lire les aventures d'Al Simmons dans les intégrales que Delcourt publiait.


Puis, drame : Delcourt a arrêté Les Chroniques de Spawn. A l'époque, le jeune lecteur que j'étais n'était pas suffisamment renseigné sur la librairie pour savoir comment s'organiser : tous les épisodes consacrés à Jim Downing allaient être republiés en librairie avant que la suite ne voit le jour dans un énième tome. Je comptais bien attendre que les aventures inédites pointent le bout de leur nez : j'n'allais quand même pas racheter ce que j'avais lu en kiosque.


Erreur : cette stratégie m'a empêché de suivre l'actualité de Delcourt et je n'ai jamais lu la conclusion de la Saga Infernale. Puis, Todd McFarlane, dans ses ambitions de chef d'entreprise surpuissant a annoncé le retour d'Al Simmons, sur un scénario de Paul Jenkins et des dessins de Jonboy. Un point de départ idéal pour les nouveaux lecteurs ; dans vos dents, DC et Marvel. L'éditeur français a aussitôt annoncé le lancement de sa collection Spawn Renaissance.


J'ai enfin lu le premier tome et il est compliqué, pour moi, de savoir quoi en penser. Le chapitre qui sert d'introduction est absolument brillant, tant dans les idées apportées par Jenkins que dans les dialogues et la subtile façon dont tout est contextualisé pour un lecteur qui démarre. On est conscient que des tas de choses se sont déjà passées et on a même envie de les découvrir, car elles vont nourrir tout le récit. Et les dessins de Jonboy sont magnifiques.


Il paraît qu'il y a eu des tensions entre McFarlane et les deux artistes qu'il a embauchés pour relancer sa création. J'en sais pas plus. Mais je me doute que comme son collègue Erik Larsen, il a un petit ego qui l'empêche de voir que son protagoniste est entre de bonnes mains quand ce ne sont pas les siennes. Ca se ressent en tout cas dans le récit. Même s'il y a une seule et même ligne directrice, quelques petites imprécisions dans le récit.


Al Simmons attendait-il vraiment le bon moment pour revenir ou y'a-t-il été contraint ? C'est flou. Des personnages donnent une vérité, d'autres la changent : quelqu'un ment-il ou Todd McFarlane récupère-t-il lentement le pouvoir en opérant des retcons dans le dos de Jenkis ? Les prochains tomes nous le diront, car le scénariste britannique n'y officiera plus. Tout comme Jonboy, qui quittera le poste de dessinateur après un ultime chapitre.


Entre nouveau départ et conflits d'ego, Spawn Renaissance passe un tome à se chercher. Il n'en est pas moins plaisir, proposant des épisodes modulaires absolument géniaux, tout en essayant de tisser le fil rouge d'une intrigue feuilletonesque prometteuse. En plus, ils ont foutu une épée à Spawn : c'est la meilleure idée du monde. Porté par un brin de fan-service, le retour d'Al Simmons vaut le coup. A voir maintenant si Todd McFarlane a bien fait d'écarter le sang neuf.

Emmessem62
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le 23 juil. 2018

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