La mort de Jean Dewolff est un de ces récits marquants des années 80 sur le tisseur qui font plaisir à lire, avec un ton résolument mature, un peu à la manière de La Dernière Chasse de Kraven (qui reste tout de même bien plus sombre que celui-ci) et d'autres histoires de l'époque. Ici, tout tourne autour du meurtre de la flic Jean Dewolff, amie de Spider-Man, commis par le mystérieux Rédempteur.
Le récit principal (puisqu'à celui-ci s'ajoute un second récit qui revient sur le Rédempteur pour compléter l'édition de Panini) est donc très bien fichu, écrit par un Peter David qui maîtrise bien le personnage de Peter Parker, mais aussi tout le cast qui lui tourne autour, et également Daredevil/Matt Murdock qui a une place non négligeable dans le scénario. L'histoire comporte donc nombre de bons moments, de retournements de situation dans l'intrigue, de développements de personnages intéressants, avec notamment la place de la violence dans les méthodes de Spider-Man, qui est ici remise en question, surtout vers la fin du récit. Cette remise en question contrebalancerait presque l'esprit plus sombre et tourmenté qui s'installait alors dans les comics de l'époque, avec des héros plus violents, etc.
La Mort de Jean Dewolff est dessiné par Rich Buckler, qui met très bien tout cela en scène, malgré un style un peu trop réaliste par moment (au niveau de certains visages) , mais avec des bagarres assez dynamiques.
La deuxième histoire voit le retour du Redempteur, dans une situation plus de victime que de véritable némesis. En effet, c'est d'abord Electro qui est le méchant principal de cet arc, toujours écrit par Peter David, mais cette fois-ci dessiné par Sal Buscema. L'intérêt est toujours de voir ce questionnement de la violence dans les récits super-héroïque (avec notamment un Rédempteur handicapé, et un Spider-Man traumatisé qui ne veut plus faire de mal à personne) qui est ici véritablement au centre du récit.
Le récit est donc toujours très efficace, même si j'aurais tendance à trouver le dessin de Buscema moins classe et moins élégant que celui de Rich Buckler.
En tout cas La Mort de Jean Dewolff est un récit intéressant dans l'univers du Tisseur, bien qu'il soit certainement moins marquant que La Dernière Chasse de Kraven (un sommet de désespoir dans la carrière de Spidey, même si je suis loin d'avoir tout lu du personnage) , cela reste un récit très efficace, et très bien mené par un Peter David qui arrive toujours à bien concilier les intrigues intéressantes, et un bon développement des personnages, et même du supporting cast de Peter Parker qui marche très bien.
Bref, deux récits très intéressants et intelligemment écrits qui font plaisir à lire.