Lorsque j'entendais parler de Junji Ito j'en entendais toujours la même chose : c'est de l'horreur corporelle, bien réalisée à l'aide de bon dessins, mais il devrait tout de même se limiter a des histoires plus courtes.
Et bien ces critiques s'avéraient fondée, après avoir adoré les quelques tomes de petites histoires de Junji Ito j'ai décidé de me lancer dans Gyo et dans Uzumaki (Spirale en français). Et vu que l'un et l'autre partage les mêmes problèmes je ne m'embêterais pas a en faire deux critiques séparées.
Le dessin fait peur, ça c'est clair. Junji Ito ne se laisse pas aller concernant la qualité de ses traits, ses dessins sont aussi fin et précis au début qu'a la fin. Chaque scène est frappante d'un réalisme tout en restant dans le thème manga et horreur, la frayeur qui nous prends quand on tourne la page reste la même, la seule chose pouvant la faire s’amoindrir étant l'histoire qui laisse a désirer sur le long terme.
Effectivement un problème que l'on retrouve avec Junji Ito sur les histoires qui durent plus qu'une dizaines de pages c'est que son concept ne tiens pas la route longtemps. Effectivement Ito a une bonne idée, un monstre original, quelque chose qui fait peur visuellement et conceptuellement, seulement une fois la première frayeur passée et la "révélation" faite il n'y a plus grand chose a dire.
Dans le cinéma d'horreur ou le roman d'horreur le principal outil pour garder l'intérêt du spectateur est de ne pas trop montrer le monstre, et de garder la surprise pour la fin, ou même de ne pas le montrer du tout. Cet effet est manquant dans les histoires de Ito, effectivement toute la frayeur de son dessin repose sur l'aspect du monstre, la première rencontre et les quelques péripéties qui s'ensuivent. La frayeur ici ne dure donc pas longtemps, et on se retrouve avec le même concept extrapolé de manière ridicule jusqu'à ce qu'il ne fasse plus peur du tout.
Malgré cela Ito tente de pousser son histoire tout en faisant croire à un mystère plus grand qui attends d'être révélé, mais lorsque l'effet premier est passé je me suis retrouvé très peu attiré par l'idée de cette révélation, qui, quand elle arrive, est souvent légèrement décevante.
En conclusion si vous voulez aller lire du Ito c'est une bonne idée, mais restez loin de ses histoires longues pour la majeur partie.