Deuxième récit exclusif créé pour le Parisien libéré en 1958, Spirou et les hommes-bulles n’est pas la suite du Repaire de la Murène comme on le croit trop souvent. C’est simplement une histoire qui en reprend des protagonistes ainsi que son excellent contexte pour raconter autre chose. Les personnages ont vécu d’autres aventures entre temps, ce qui est d’ailleurs très bien signifié dans les dialogues. Rappelons que l’objet initial de la parution de récits originaux dans le Parisien libéré est de faire connaître SPIROU en France à un large public, et donc de lui faire connaître à la fois son actualité mais aussi ses anciennes aventures (Dupuis veut vendre du SPIROU au public français !)
Les Hommes-bulles est la meilleure des trois histoires fournies au journal parisien. L’ambiance policière est excellente et le scénario est particulièrement bien tourné. Ça commence sur les chapeaux de roues par l’évasion de John Héléna, puis l’on retourne au fond de la mer où se déroulent des événements mystérieux. Un gentleman saboteur s’évertue à aider la police afin qu’on évite d’aller fouiller du côté de l’épave du Discret et un louche M. d’Oups, beaucoup trop prévenant pour être honnête, fait forcément partie de ce complot. Mais quel complot ? Que peuvent vouloir cacher ces gens de si important pour qu’ils en viennent même à restituer des lingots d’or ? Le mystère reste complet jusqu’au bout et la révélation finale est excellente. Elle fait même beaucoup travailler l’imagination, ce qui est le meilleur gage de qualité pour une fiction.
"Les Petits Formats" est le dernier récit pour le Parisien libéré écrit avec Roba (qui place d’ailleurs ses personnages fétiches dans les figurants). C’est une histoire d’apparence fantastique qui évoque certains récits de genre du début du XXe siècle. Fantasio a disparu et Spirou part à sa recherche.
L’ambiance de ce récit est une nouvelle fois très réussie et au bout du compte cet album 17, paru tardivement en 1964, est un incontournable de la série.