Solo : A Star Wars Comics

Avant-propos : Chère Marjorie Liu, dire que je suis amoureux de vous ne serait qu'un malheureux euphémisme. En réalité, j'éprouve un sentiment bien plus fort à votre égard, au-delà encore de la plus grande des admirations. Je nourris alors l'espoir, qu'un jour, le destin nous rassemblera afin que nous puissions nous unir pour le meilleur et... pour le meilleur, car vous ne pouvez en aucun cas être associée au mot "pire".

Les comics publiés par Marvel qui se déroulent dans la galaxie lointaine, très lointaine, de Star Wars sont tous pensés comme des blockbusters faits de cases et de phylactères. Aussi, il est normal de voir les titres de la franchise être confiés à des auteurs de renoms, comme Jason Aaron, Kieron Giellon ou Charles Soule : on vend davantage des artistes que des oeuvres. Pour Han Solo, c'est Marjorie Liu qui signe le scénario, avec Mark Brooks aux dessins.

Si l'illustrateur en question n'a mis en scène que quelques planches de bandes dessinées, il est à l'origine de nombreuses couvertures, notamment pour Star Wars. Son style mettant en scène de grands espaces, bien remplis et des glorifiants des personnages se livrant à des actions épiques correspond exactement à ce dont une série comme Han Solo avait besoin : naturellement, le contrebandier va explorer les recoins les plus sombres et impressionnants de la galaxie.

Et c'est chouette. L'action est bien menée. En cinq chapitres, on a la preuve qu'il n'est pas très compliqué de raconter une bonne histoire sur Han Solo et que l'auteur qui veut s'y aventurer n'est pas obligé de raconter toute sa jeunesse. C'est un aventurier. Il lui est, par définition, arrivé des choses intéressantes à chaque période de sa vie. Plus encore à partir du moment où il a rencontré la Princesse Leia.

Ce n'est d'ailleurs pas tant les combats et les cascades du contrebandier qui intéressent Marjorie Liu, mais bien la psychologie de son protagoniste. Elle le présente tel qu'il est vraiment : un être lâche, impulsif, mais aussi et surtout animé par des valeurs aussi nobles qu'insoupçonnées. Un véritable héros malgré lui, entouré, pour cette saga, d'autres personnages, tout aussi intéressants à la fois dans leur caractérisation et dans leur design, clairement ancré dans l'univers Star Wars.

Petit bémol, parce qu'il faut bien en trouver un : le récit est tant un prétexte pour développer les personnages et présenter des visuels prenants, que le MacGuffin est complètement mis de côté. L'intrigue en elle-même se trouve alors affublée de quelques trous scénaristiques qui auraient pu être évités, si Marjorie Liu avait su trouver un juste milieu. Pourtant, Mark Brooks et elle signent sans doute la meilleure mini-série Star Wars publiée par Marvel.